Le groupe industriel américain Honeywell a abaissé sa prévision de ventes annuelles vendredi après un troisième trimestre mitigé, plombé par les problèmes budgétaires et les coupes dans les budgets de la défense aux États-Unis.

Le fabricant américain d'automatismes et d'équipements aéronautiques a augmenté son bénéfice net trimestriel de 4% à 990 millions de dollars, et son bénéfice par action, qui sert de référence à Wall Street, a atteint tout juste la prévision moyenne des analystes, soit 1,24 dollar.

Son chiffre d'affaires en revanche a augmenté de seulement 3% à 9,3 milliards, quand le marché espérait le voir atteindre 9,9 milliards.

«Les pressions sur le budget de la défense ont l'air de commencer à se ressentir sur le groupe (...) de manière plus importante ce trimestre», commente la banque RBC dans une note.

La division aéronautique a ainsi vu ses ventes reculer de 2%, et même de 11% dans sa branche défense et espace, «suite à des baisses d'activités attendues et des retards de certains programmes, de même que des problèmes dans la chaîne d'approvisionnement», a relevé Honeywell dans son communiqué.

«La moitié de la baisse (dans les activités de défense) était attendue, mais l'autre moitié pas -- des ventes moins élevées qu'espéré avec une série de livraisons reportées», a commenté le directeur financier, David Anderson, lors d'une téléconférence explicative avec des analystes.

Le PDG, David Cote, a invoqué «les effets des coupes budgétaires automatiques (entrées en vigueur plus tôt dans l'année) et la récente fermeture des administrations fédérales» ces deux dernières semaines car démocrates et républicains n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur un budget.

«Nous avons enregistré des reports de nos livraisons durant le trimestre, et si nous nous attendons à une certaine reprise avant la fin de l'année, nous jugeons prudent d'ajuster nos prévisions de ventes aéronautiques», a-t-il ajouté.

Le groupe a baissé sa prévision annuelle de chiffre d'affaires: il vise désormais entre 38,8 milliards et 39 milliards de dollars, contre 38,9 milliards à 39,3 milliards espérés auparavant.

Il est en revanche un peu plus optimiste pour son bénéfice par action, attendu entre 4,90 et 4,95 dollars contre une limite basse de 4,85 avant.

Cela n'a pas suffi à rasséréner à Wall Street, où l'action Honeywell perdait 2,33% à 84,72 dollars vers 14 h 30.

Pour 2014, M. Cote a laissé entrevoir un environnement économique difficile, avec une «croissance toujours lente».

Il a toutefois estimé que le groupe devrait maintenir «des bénéfices solides» grâce notamment à ses efforts pour «planter des graines» pour l'avenir en se développant dans de nouveaux produits et technologies, et dans des zones géographiques à forte croissance.

«Ce trimestre est un bon rappel de l'importance d'un portefeuille (d'activités) équilibré, qui nous a aidés à compenser certains des vents contraires dans la défense», a relevé le PDG.

Honeywell affiche ainsi des ventes en hausse de 10% dans sa division «Matériaux de performance et technologies» (produits et services à destination entre autres du secteur pétrochimique), de 6% dans celle de transports (produits réfrigérants pour moteurs, plaquettes de freins...) et de 4% dans celle d'automatismes et systèmes de contrôle.

Le groupe dit aussi disposer d'un carnet de commandes «sain», de plus de 15,5 milliards de dollars.