Héroux-Devtek (T.HRX) n'écarte pas la possibilité de retourner au Mexique pour réaliser la somme de travail qui découlera de la signature d'une entente avec Boeing pour les appareils 777 et 777X de l'avionneur américain.

Le directeur de l'exploitation, Réal Bélanger, affirme que l'entreprise établie à Longueuil évalue différents scénarios au Canada, aux États-Unis et au Mexique, mais que plusieurs facteurs, dont les incitatifs gouvernementaux, détermineront l'endroit où le travail se fera.

Il n'a pas voulu indiqué mardi combien de personnes pourraient être embauchées par Héroux-Devtek, qui emploie actuellement 1050 personnes, dont 650 au Québec, 200 en Ontario et 200 aux États-Unis.

«Nous avons un plan pour respecter les coûts et c'est ce qui décidera de l'endroit où il y aura des emplois», a dit M. Bélanger.

L'entreprise québécoise avait quitté le Mexique l'an dernier après avoir vendu ses divisions aérostructure et structure divisionnelle à Precision Castparts pour 300 millions de dollars.

Lundi, HDI Landing Gear, une filiale de Héroux-Devtek, a signé un protocole d'entente qui pourrait déboucher sur une entente ferme à long terme avec Boeing, pour la production des systèmes de trains d'atterrissage pour les appareils 777 et 777X.

Ce contrat élargira les relations entre l'entreprise québécoise et le géant américain de l'aviation.

Si une entente ferme est signée, Héroux-Devtek deviendrait l'unique fournisseur des trains d'atterrissage des 777 et 777X de Boeing en plus d'être responsable de la fabrication de pièces de rechange vendues par Boeing.

Les premières livraisons devraient avoir lieu en 2017 et le contrat pourrait être prolongé jusqu'en 2028.

Héroux-Devtek était en lice avec Goodrich, une division de UTC Aerospace Systems, pour l'obtention de ce contrat.

L'entreprise québécoise n'a pas dévoilé la valeur de l'entente, mais l'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, estime qu'elle pourrait générer jusqu'à 80 millions de dollars de revenus supplémentaires par année pour Héroux-Devtek.

Le chiffre d'affaires du fabricant de trains d'atterrissage pourrait également grimper de 30%, souligne M. Doerksen dans un rapport diffusé mardi.

Ce dernier ajoute qu'Héroux-Devtek devra procéder à des investissements pour être en mesure de répondre aux demandes de Boeing, mais ajoute que l'entreprise a du temps devant elle.

«Puisque les livraisons ne devraient pas débuter immédiatement, le montant des investissements pourra être étalé sur plusieurs années», affirme l'analyste de la Financière Banque Nationale.

Selon lui, Héroux-Devtek pourrait même procéder à des acquisitions dans un avenir rapproché.

«L'entreprise a 97 millions de dollars en liquidités en plus d'avoir accès à du crédit, alors c'est très possible», écrit M. Doerksen.

L'analyste de la Financière Banque Nationale a par ailleurs haussé ses prévisions, avec une cible de 11 $ pour le titre de Héroux-Devtek.

L'annonce de la veille avait poussé lundi l'action de Héroux-Devtek à la hausse à la Bourse de Toronto, à 9,12 $, en hausse de 1,03 $.

Malgré tout, le titre de l'entreprise a glissé de 0,08 $, ou 0,88 pour cent, à 9,04 $, à la clôture de la séance, mardi.