Les fabricants de chaussures italiens luttent âprement pour conserver leurs parts de marché en Italie et pour se développer à l'export, mais sont handicapés par la taille trop modeste de leurs entreprises, selon un rapport publié mercredi.

«Le marché italien n'est plus suffisant» pour faire vivre les producteurs, a expliqué Cleto Sagripanti, président de l'Association sectorielle Assocalzaturifici, en présentant le rapport à la presse.

En 2012, les exportations de chaussures italiennes ont diminué en volume de 6,2%, après avoir pourtant remonté la pente les années précédentes (+15,2% en 2010, +3,4% en 2011) après la chute de 13,3% enregistrée en 2009 au beau milieu de la crise mondiale.

Les exportations sont devenues cruciales ces dernières années en raison de la chute continue des ventes sur le marché interne avec une nouvelle baisse de 4,5% en volume en 2012.

«Les PME ne peuvent pas se débrouiller toutes seules, elles ont besoin d'aide», a plaidé M. Sagripanti, lors d'une conférence de presse organisée juste à côté du parlement pour sensibiliser les élus et le gouvernement à la nécessité d'un coup de pouce pour le secteur de la chaussure.

Contrairement aux grands noms, les petites entreprises artisanales ont dû mal à réorienter leurs réseaux de distribution vers les marchés à forte croissance que sont l'est de l'Europe et l'Asie.

Les exportations ont grimpé de 14,7% vers la Russie sur la saison 2012/2013, de 17,1% vers le Japon, de 20,4% vers Hong Kong, de 25% vers la Corée du Sud et de 40,7% vers la Chine.

Le secteur voudrait aussi que le parlement italien et le gouvernement fassent pression sur Bruxelles pour rendre obligatoire le label «Made in» pour les marchandises importées d'autres pays et revendues sur le sol national.

«Beaucoup de firmes asiatiques imitent les marques italiennes ou françaises et trompent le consommateur en lui faisant payer 10 fois la valeur réelle de leurs produits», a déploré M. Sagripanti, qui est à la tête de l'entreprise Manas dans le centre de l'Italie.

L'association a également mis en garde contre des problèmes de santé causés par certains produits importés d'Asie en soulignant que les chaussures faites en Europe bénéficient à l'inverse d'un contrôle qualité rigoureux.