Denis Lebel, le ministre des Transports et de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, est bien conscient que les manufacturiers québécois de l'aéronautique préfèrent quasi unanimement les avions chasseurs F-35 de la compagnie Lockheed Martin, en raison des retombées économiques que ce choix leur garantirait.

Le ministre Lebel soutient toutefois entièrement la démarche entreprise par le Secrétariat national d'approvisionnement pour déterminer quel constructeur aura le mandat de remplacer la flotte de F-18.

En visite au Bourget pour la première fois, le ministre a fait partie d'un bataillon fédéral composé de la ministre des Travaux publics Rona Ambrose, et du ministre du Commerce international Ed Fast.

«Oui, j'entends ce que les manufacturiers québécois me disent, et ils sont pro-Lockheed, mais un processus a été mis en marche, il évolue, et on devrait avoir une recommandation cet automne», explique-t-il.

«On aura une proposition qui doit nous permettre d'arriver avec une solution qui assure le meilleur rapport qualité-prix. Il faut se brancher et changer la flotte de F-18 au plus vite. Les F-35 de Lockheed ont déjà démontré qu'ils pouvaient être compétitifs en appel d'offres.»

Ce que nous a d'ailleurs rappelé récemment Steve O'Bryan, vice-président responsable du programme des F-35 chez Lockheed Martin.

«On n'est pas contre l'idée de participer à un appel d'offres, bien au contraire. On l'a fait en Norvège, aux Pays-Bas, en Italie, en Israël, en Allemagne et en Italie et on a remporté les commandes», nous a dit le dirigeant américain.

Nombreuses rencontres

Denis Lebel confirme aussi que ses collègues et lui ont eu, durant le Salon du Bourget, de nombreuses rencontres avec des sociétés en lice pour le contrat des chasseurs canadiens, soit Lockheed Martin, Boeing, Dassault et EADS.

Yves Robins, le vice-président sénior de Dassault Aviation responsable des affaires américaines et de l'OTAN, était d'ailleurs présent, mercredi soir, à un dîner de maillage organisé par Aéro Montréal, que présidait le ministre Lebel.

Le député de Roberval a profité de sa présence au Bourget pour annoncer une aide financière totale de 7,8 millions à 10 PME québécoises de l'aéronautique. Les contributions remboursables - des prêts sans intérêt de 7 ans - oscillaient entre 90 000$ et 1,2 million.

La firme française Aerolia a par ailleurs obtenu le plus gros prêt fédéral, soit 2,4 millions, pour l'aider dans son implantation à Mirabel.