Au départ, Blake Mycoskie voulait simplement donner des chaussures à des enfants défavorisés en Argentine. Il ne pensait pas créer un modèle d'affaires, encore moins une nouvelle tendance mode.

À la suite d'un voyage en Argentine en 2006, l'entrepreneur américain fonde TOMS, une entreprise de chaussures pas comme les autres. Le concept: pour chaque paire de chaussures vendue, TOMS en donnera une paire à des enfants défavorisés dans le monde. De 2006 à 2011, l'entreprise a ainsi chaussé plus de 2 millions d'enfants dans une cinquantaine de pays.

«Les gens n'achètent pas seulement les chaussures, ils achètent la promesse de donner une autre paire», a dit Blake Mycoskie, qui prononçait hier un discours à la conférence C2-MTL.

Le succès de TOMS a pris de court son fondateur, un entrepreneur en série qui a fondé sa première entreprise à 19 ans. En 2006, au cours d'un voyage en Argentine, il fait la connaissance de deux bénévoles distribuant aux enfants des quartiers défavorisés des chaussures qu'ils avaient recueillies chez des familles riches. Le concept l'allume, si bien qu'il décide de fabriquer des chaussures avec l'objectif d'en donner la moitié aux enfants défavorisés.

«Au lieu de créer une fondation, je pensais que je pouvais me servir de mon talent d'entrepreneur pour faire la différence, dit Blake Mycoskie. Mais j'avais deux problèmes: je dirigeais déjà une entreprise de logiciels à temps plein en Californie et je ne connaissais rien de la mode et du commerce de détail...»

Il décide néanmoins de plonger, vendant son entreprise de logiciels (une école de conduite virtuelle) pour créer TOMS dans son appartement de Los Angeles. Rapidement, ses chaussures fabriquées au départ en Argentine font fureur, si bien qu'il ne peut répondre à la demande. «J'ai fait ce que tous les entrepreneurs en panique font: engager des stagiaires!», dit-il à la blague.

Au fil de ses rencontres avec des fashionistas comme l'éditrice de Vogue, Anna Wintour, et des magasins de mode comme Nordstrom et Macy's, Blake Mycoskie lance une nouvelle mode de chaussures. Mais il espère que la plus importante contribution de TOMS sera sa stratégie d'affaires.

«Donner ne fait pas seulement du bien, c'est aussi une bonne stratégie d'affaires, dit l'entrepreneur de 36 ans. Ce ne sont pas toutes les entreprises qui peuvent faire «un pour un» comme TOMS, mais toutes les entreprises peuvent donner. Incorporez le fait de donner dans votre plan d'affaires. Vos clients deviendront alors vos meilleurs outils de marketing. Vous pourrez dénicher et garder les meilleurs employés pour qu'ils soient fiers de leur travail. Et vous aurez plus de facilité à faire des partenariats.»

Depuis un an et demi, TOMS a repris la même formule «un pour un» pour vendre des lunettes, distribuant ainsi une paire de lunettes ou donnant des soins de la vue à 150 000 enfants dans le monde. «Un enfant qui a besoin de lunettes et qui n'en a pas voit sa vie transformée quand il en reçoit», dit Blake Mycoskie, qui ne veut pas s'arrêter en si bon chemin.

TOMS prévoit lancer prochainement d'autres produits avec le même concept «un pour un».