Le groupe de chimie américain Dow Chemical (DOW), qui vient d'annoncer la suppression de 2400 emplois dans le monde, a fait état mercredi d'une baisse de 39% son bénéfice au troisième trimestre, un résultat néanmoins supérieur aux attentes.

Le groupe, qui a avancé la publication de ses résultats à la suite de l'envoi par erreur d'un communiqué sur sa restructuration, a dégagé un bénéfice net de 497 millions de dollars, contre 815 millions un an plus tôt. Par action et ajusté, le bénéfice atteint 42 cents, un chiffre supérieur aux 37 cents attendus en moyenne par les analystes.

Le chiffre d'affaires s'est replié de 10% à 13,6 milliards de dollars, du fait des activités en Europe qui ont subi un recul de 10% à données comparables. Le groupe a invoqué l'évolution des taux de change qui ont pesé à hauteur de 520 millions de dollars.

L'action Dow Chemical progressait de 5,01% à 29,97$, en début de séance à la Bourse de New York.

Les volumes ont reculé de 1%, mais progressé de 2% à données comparables. Le groupe a souligné qu'ils avaient progressé dans toutes les zones géographiques, et dans plusieurs branches d'activité.

Mais les prix ont reculé de 9%, avec des baisses supérieures à 10% dans de nombreux secteurs, et toutes les zones géographiques ont été affectées avec l'Europe et la Grande Chine (Chine continentale, Hong Kong, Macao et Taïwan) où ils ont chuté de 12% et 11% respectivement à données comparables.

Le résultat brut d'exploitation a atteint 1,8 milliard de dollars (contre 2 milliards un an plus tôt), avec une marge à données comparables qui est restée «stable» sur un an et en progression de 5% par rapport au deuxième trimestre 2012.

Le groupe américain a annoncé mardi 2400 suppressions d'emplois, soit 5% de ses effectifs, et la fermeture d'environ 20 sites dans le monde dont plusieurs en Europe pour faire des économies dans un contexte économique déprimé.

«Dow s'engage dans le quatrième trimestre et se dirige vers 2013 sur un bon pied. Nous avions indiqué auparavant que nous avions identifié 2,5 milliards de dollars de leviers que nous pouvions actionner pour atténuer les effets d'un ralentissement de l'économie mondiale», a déclaré Andrew N. Liveris, PDG du groupe, cité dans le communiqué.

«Ces actions ne sont pas seulement en cours, mais elles commencent à porter leurs fruits, comme nous le prouvons ce trimestre», a-t-il ajouté.

«Nous reconnaissons que ces conditions difficiles pourraient être durables, car la nouvelle réalité est que nous opérons dans un monde de croissance molle et volatil», a poursuivi M. Liveris. «Cela exige une réponse agile et efficace».

Lors d'une conférence téléphonique, M. Liveris a donné rendez-vous au 3 décembre. «Nous avons des choses à dire concernant des cessions d'activités non consolidées et qui ne correspondent pas à nos objectifs de rendement du capital», a-t-il indiqué.

«Nous ne sommes pas tout à fait prêts» pour une annonce aujourd'hui, a-t-il souligné, précisant que ces cessions n'auraient pas l'ampleur de celles de 2008/09, qui ont dépassé les 5 milliards.

Dow a indiqué mardi qu'il allait passer une charge de 50 à 60 cents par action au quatrième trimestre pour dépréciations et indemnités de licenciements.

Les usines visées par les fermetures sur les deux prochaines années sont surtout situées en Europe (Belgique, Pays-Bas, Espagne, Royaume-Uni), ainsi qu'au Japon et aux États-Unis.

«Il s'agit d'actifs à faibles rendements. (Leur fermeture) ne va pas nous faire perdre de chiffre d'affaires car nous avons assez de capacités», a souligné M. Liveris pendant la conférence.