Le fabricant de jouets montréalais Mega Brands cherche à séduire les filles avec sa gamme de jeux de construction mettant en vedette Barbie et Ken. Il se vend une Barbie à toutes les deux secondes dans le monde, a rappelé le numéro deux mondial du jeu de construction après Lego.

C'était l'assemblée des actionnaires au siège social de Mega Brands, dans l'arrondissement Saint-Laurent. Des résultats encourageants en 2011 laissent entrevoir des jours meilleurs pour les frères Vic et Marc Bertrand. Ceux-ci attendent toujours le verdict du Bureau de décision et de révision en valeurs mobilières dans une affaire de délit d'initiés de plusieurs millions de dollars remontant à décembre 2005.

Mega Brands en a profité pour dévoiler sa nouvelle collection de Barbie. La première année, elle comptera 20 poupées différentes évoluant dans une maison de rêve, modulable à souhait. Le fabricant montréalais devient la 2e société au monde à fabriquer une poupée Barbie, quoiqu'en modèle réduit d'un peu plus de 2 pouces de haut. Le modèle original de Mattel mesure 11,5 pouces.

Avec Barbie, Mega Brands riposte à Lego. Armé d'un budget publicitaire de 40 millions US, le fabricant danois a lancé en décembre dernier sa collection Lego Friends, pour filles. Un virage pour l'inventeur de la brique de plastique qui les avait pratiquement ignorées depuis 2005, qui coïncide avec son retour en force sur les étagères des magasins.

Mega Brands offre depuis quelques années les jeux Lil' Princess, Hello Kitty, Dora et Smurfs destinés principalement aux filles. Déjà, les fillettes comptent pour 45% des ventes des produits Mega Bloks destinés aux enfants d'âge préscolaire.

Le numéro un mondial du jeu de construction pour les 5 ans et moins n'oublie pas les garçons pour autant. Le manufacturier lancera à temps pour Noël prochain une collection inspirée du jeu internet World of Warcraft, lequel compte 10 millions d'adeptes dans le monde qui y jouent en moyenne 24 heures par semaine.

Fabriqués au Canada et vendus en Chine

« Je suis fier de pouvoir affirmer que Mega a retrouvé son momentum», a lancé aux actionnaires le chef de l'innovation, Vic Bertrand. Le fabricant affiche des ventes en hausse de 14%, à 58,2 millions US au premier trimestre 2012, dont les résultats ont été dévoilés le 10 mai dernier. « Nous espérons occuper plus d'espace sur les étagères en magasin avec le lancement de nos nouveaux produits dans la deuxième partie de l'année », avait confié, un peu plus tôt, Marc Bertrand, président et chef de la direction.

Les actionnaires étaient convoqués au siège social, rue Hickmore dans l'arrondissement Saint-Laurent, où travaillent 1000 employés. Les personnes présentes ont été invitées à prendre d'abord un café dans la salle d'exposition avant de se rendre à l'assemblée en passant par l'usine de fabrication de jouets.

Dans son allocution aux actionnaires, Marc Bertrand a rappelé que depuis trois ans, Mega Brands a rapatrié des activités de fabrication à Montréal. Résultat: la production y a plus que doublé. Actuellement, la moitié des jouets est fabriquée localement. Le monde à l'envers: les Mega Bloks vendus en Chine sont fabriqués Montréal. L'an dernier, la société a investi 10 millions rue Hickmore. Des investissements additionnels sont requis pour assurer le caractère concurrentiel de l'usine.

Rappelons que la société a restructuré son capital au premier trimestre 2010, ce qui a entraîné une destruction importante de valeur pour ses actionnaires d'alors. Hier, l'action de Mega Brands a glissé de six cents à 6,34$ à la Bourse de Toronto.