La société québécoise de produits d'emballage et de papiers tissus Cascades (T.CAS) a amélioré ses ventes et bénéfices au premier trimestre par rapport à la période correspondante de l'an dernier.

Le fabricant de carton et de papiers tissu a largement profité du recul des prix des fibres recyclées, principale matière première de ses produits.

Au cours de la période qui a pris fin le 31 mars, Cascades a enregistré des profits nets de 6 millions (6 cents par action), alors qu'elle avait essuyé une perte nette de 8 millions pendant le trimestre correspondant de 2011.

Les analystes sondés par Thomson Reuters prédisaient globalement que Cascades se contenterait d'atteindre le seuil de rentabilité.

Les revenus ont crû de 15% pour se chiffrer à 891 millions, en raison principalement de la consolidation des résultats de la filiale italienne Reno de Medici.

«Après quelques trimestres décevants, nous voyons les premiers signes tangibles que le véritable potentiel de Cascades est supérieur aux attentes pour 2012», a écrit l'analyste Pierre Lacroix, de Valeurs mobilières Desjardins, dans une note.

Le président et chef de la direction de Cascades, Alain Lemaire, s'est félicité du redressement des «unités sous-performantes» dans le secteur des papiers tissu, mais il a déploré le «faible niveau de productivité» de la division des cartons-caisses, qui s'est traduit par des résultats financiers «en deçà» des attentes.

Plusieurs de ces problèmes de productivité ayant été réglés, la direction de l'entreprise de Kingsey Falls se montre optimiste pour les deux prochains trimestres, qui sont les plus actifs de l'année.

L'économie nord-américaine «semble continuer à s'améliorer», a noté M. Lemaire. De plus, Cascades prévoit que le prix des fibres recyclées demeurera raisonnable à moyen terme, ce qui lui donnera un coup de pouce.

«En Europe, la situation économique incertaine pose un défi particulier à court terme, mais nous croyons que nous avons la bonne plate-forme pour faire face à cette situation», a précisé le dirigeant.

Restructuration

Cascades continue de restructurer ses activités dans le but d'améliorer sa rentabilité dans le cadre d'un «plan d'action» de trois ans amorcé l'an dernier.

En 2011, Cascades a fermé ou vendu pas moins de 13 usines. Depuis le début de 2012, cinq nouvelles fermetures ont été annoncées, toutes en Ontario.

«Compte tenu des conditions actuelles du marché, nous ne pouvons pas soutenir des usines non rentables», a expliqué le chef de l'exploitation de Cascades, Mario Plourde, à l'issue de l'assemblée annuelle des actionnaires, tenue jeudi à Montréal.

«Nous travaillons à améliorer les résultats de ces installations, mais si nous ne voyons pas d'amélioration, nous devrons prendre des décisions difficiles», a-t-il ajouté, sans toutefois vouloir s'avancer sur le nombre d'emplois qui pourraient être touchés.

Sur le plan du développement, l'entreprise vient d'acquérir trois usines de Bird Packaging en Ontario et en construit actuellement une autre à Niagara Falls, dans l'État de New York, au coût de 430 millions, en partenariat avec la Caisse de dépôt et placement du Québec et deux compagnies américaines.

La direction prévoit que d'ici la fin de 2014, les efforts de restructuration auront une incidence positive de 100 millions sur le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), lequel s'est chiffré à 229 millions en 2011.

Cascades emploie plus de 12 000 personnes dans une centaine d'unités d'exploitation situées en Amérique du Nord et en Europe.

En fin d'après-midi, jeudi, l'action de Cascades gagnait 3,3% pour s'échanger à 4,37 $, à la Bourse de Toronto. Le titre a toutefois perdu 32,5% au cours des 12 derniers mois.