Confronté à un marché nord-américain qui demeure difficile, Canam veut se départir d'une partie de ses investissements à l'étranger. Le fabricant québécois de produits de construction détient des participations dans différentes entreprises qui valaient 62 millions $ à la fin décembre.

«Mon objectif est de réduire ce chiffre d'au moins 30 à 40% au cours des 24 prochains mois», a déclaré mercredi le président et chef de la direction de Canam [[|ticker sym='T.CAM'|]], Marc Dutil, au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers.

«Nous ne faisons pas de vente de feu, mais certains de ces actifs seront probablement assez faciles à vendre au cours des prochains trimestres», a-t-il ajouté.

Canam a annoncé une première transaction mercredi. L'entreprise beauceronne se départira, pour environ 1 million de dollars, de sa participation de 35% dans la coentreprise Canam Asia, qui possède une usine de fabrication de poutrelles d'acier aux Émirats arabes unis.

L'acheteur est la société saoudienne Zamil, qui détenait déjà 65% de Canam Asia. En vertu de l'entente, Zamil versera à Canam des redevances oscillant entre 300 000 et 500 000 dollars par année, et ce, pendant au moins 10 ans.

En plus de cet investissement, Canam détient des participations dans des entreprises situées en France et en Chine, ainsi que 50% des actions d'Alta Industriel, qui est propriétaire de terrains à Coteau-du-Lac, au sud-ouest de Montréal.

Cela n'empêche pas Canam d'accroître son exposition aux États-Unis en investissant 6 millions de plus dans l'entreprise floridienne FabSouth, dont elle détiendra désormais 92% des actions.

Résultats

Au quatrième trimestre, qui a pris fin le 31 décembre, Canam a enregistré des profits nets de 3,3 millions (sept cents par action), soit trois fois plus que ceux de 1 million (deux cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Les ventes ont totalisé 286,3 millions, en hausse de 17,4%. L'augmentation s'explique principalement par les activités canadiennes de Canam et l'intégration d'United Steel Deck, une entreprise acquise l'an dernier.

La faiblesse du secteur de la construction non résidentielle aux États-Unis a continué d'exercer une pression sur les marges bénéficiaires de Canam, et ce, des deux côtés de la frontière. Mais les choses s'améliorent lentement.

«Il est encore trop tôt pour faire des prévisions pour 2012, mais jusqu'à présent, il semble que la tendance à la hausse qui a commencé à la fin de l'an dernier se poursuive», a indiqué M. Dutil.

«Il y a des exceptions, mais nous ne sentons plus le besoin d'accepter des contrats à n'importe quel prix pour garder nos usines actives, a-t-il précisé. C'est habituellement le signe de meilleures choses à venir.»

Pour l'ensemble de l'année 2011, l'entreprise a essuyé une perte nette de 32,5 millions (72 cents par action) alors qu'elle avait enregistré un bénéfice net de 1,1 million (deux cents par action) en 2010.

La perte s'explique principalement par une provision de 25 millions que Canam a dû inscrire en raison de difficultés survenues avec le contrat du stade BC Place, à Vancouver.

«Nous sommes sortis de BC Place (après les Jeux olympiques d'hiver de 2010) la tête haute, mais les poches vides, a illustré Marc Dutil. Nous essayons simplement de récupérer une partie des sommes qu'on nous doit là-dedans, mais ça pourrait prendre du temps.»

Au 31 décembre, le carnet de commandes de Canam se chiffrait à 462 millions, en baisse de plus de 12% par rapport aux 526 millions de la fin septembre. La baisse est principalement attribuable aux difficultés de la division Structal, spécialisée dans la charpente métallique pour les ponts et les grands bâtiments. Les autres secteurs, celui des poutrelles d'acier notamment, ont connu des hausses.

L'action de Canam a clôturé à 4,45$ mercredi, en hausse de 2,5%, à la Bourse de Toronto.