Le marché des barres de collation nutritives se compte par millions d'unités consommées par jour en Amérique du Nord. Et c'est dans l'est de Montréal que, discrètement, loge l'un de ses gros producteurs, Aliments Multibar, qui ne tarit pas d'ambitions.

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Multibar réalise sa troisième expansion majeure en quelques années, qui vise à élever sa capacité de production de 600 millions à 1 milliard de barres par année.

L'entreprise effectue un investissement de 25 millions de dollars avec un nouvel appui financier de son actionnaire de contrôle, la firme de capital-risque Novacap, de Longueuil, ainsi que de la Caisse de dépôt et placement du Québec et de la Banque de Montréal (BMO).

Ce trio a conclu un important montage financier pour Multibar en décembre dernier, dans lequel la Caisse de dépôt à elle seule a annoncé une participation de 15 millions.

Chez Novacap, qui contrôle Multibar depuis 2003, on préfère taire les autres détails du montage financier. Toutefois, on affirme l'intérêt à continuer d'appuyer la croissance de cette entreprise dont le marché est désormais continental, face à des concurrents américains d'envergure.

«Depuis 2003, Multibar a investi plus de 70 millions en quelques étapes pour tripler sa capacité de production à 600 millions de barres par année. Cette nouvelle étape la mènera au seuil du milliard de barres par année, parmi les trois plus gros fournisseurs de ce marché en Amérique du Nord», explique François Chaurette, associé principal chez Novacap et président du conseil d'administration de Multibar.

L'entreprise cible un marché estimé en tout à 4,5 milliards US, en croissance lente mais régulière depuis des années.

Multibar a encore de la place pour grandir même si ses revenus se situent au-delà des 100 millions par année. «Ce chiffre est trop peu», en dit tout au plus François Chaurette.

Cette autre expansion ajoutera quelques dizaines de milliers de pieds carrés en superficie à l'usine d'Anjou, qui est encore la seule de Multibar.

Mais surtout, il dotera l'entreprise d'une chaîne de production à la fine pointe technologique et d'une cadence inégalée dans l'industrie: quelque 25 barres produites par seconde, deux fois la cadence des équipements actuels.

Côté effectif, cette expansion devrait amener Multibar jusqu'aux environs de 650 employés en période de pointe estivale, comparativement à 575 auparavant.

Cette autre phase d'expansion est motivée par l'obtention récente d'un gros contrat de fabrication en sous-traitance à long terme auprès d'une «entreprise majeure en alimentation», indique Jean Fillion, président-directeur général de Multibar.

Il refuse de dévoiler tout autre détail sur l'identité de ce client, pour des raisons de clause contractuelle et de concurrence.

Néanmoins, l'obtention de ce contrat majeur renforcerait la réputation de Multibar pour ses compétences élevées en développement de barres nutritives et en fabrication à façon pour ses clients.

Car Multibar confie la gestion de marques de commerce entièrement à ses clients en commercialisation de produits alimentaires.

Sa spécialité depuis sa fondation en 1986: mettre au point des «recettes» de barres nutritives selon les objectifs spécifiques de chaque client et les produire à grande échelle de la meilleure façon possible. En ces temps de forte inflation des aliments de base, ça signifie encore plus de vigilance pour le contrôle des coûts.

«Avec nos clients, on peut tenter des substitutions de certains ingrédients qui deviennent trop chers, mais ça demeure limité. Quand le prix d'ingrédients importants augmente beaucoup, comme les arachides ces temps-ci, c'est sûr que ça nous affecte», indique Jean Fillion.

La clientèle de l'entreprise se compose autant de grands distributeurs en alimentation que d'entreprises dans d'autres secteurs, les sports et le plein air par exemple, qui vendent des barres nutritives pour des besoins spécifiques.

«Le succès de Multibar repose notamment sur sa capacité de se différencier de ses concurrents par la qualité de sa conception et de sa fabrication de produits. L'entreprise cherche toujours à surpasser les attentes des clients», résume François Chaurette, de Novacap.