La justice américaine a condamné mercredi le groupe de chimie coréen Kolon Industries à verser 919,9 millions de dollars US à son concurrent américain DuPont, qui avait porté plainte en février 2009 pour vol de secrets industriels sur sa fibre d'aramide (Kevlar).

«La décision d'aujourd'hui est une grande victoire pour la protection de la propriété intellectuelle», a commenté le responsable juridique du groupe américain Thomas Sager dans un communiqué.

L'ampleur de la condamnation «est une des plus importantes en faveur des processus et des technologies industriels», a-t-il noté.

Kolon Industries va faire appel de cette décision, indique le groupe coréen dans un communiqué. Il est «en désaccord» avec le tribunal, estimant notamment que la plupart des «secrets» évoqués par DuPont sont de l'ordre du domaine public.

«Le verdict d'aujourd'hui est le résultat d'une campagne de plusieurs années menée par DuPont pour expulser Kolon du marché de la fibre d'aramide», affirme l'entreprise.

«Kolon a un solide portefeuille de technologies et de brevets et une longue histoire de recherche, d'innovation et de développement dans les diverses industries des fibres, y compris sur les fibres d'aramides depuis 1979», ajoute-t-elle.

Le Kevlar est une fibre synthétique reconnue pour ses propriétés de résistance, utilisée notamment dans la fabrication de gilets pare-balles, de pneumatiques ou dans l'industrie aérospatiale.

Pour le groupe américain, la décision du jury «envoie à tous les potentiels voleurs de propriété intellectuelle le message que DuPont utilisera tous les outils juridiques possibles pour protéger ses investissements dans la recherche et le développement et ses informations confidentielles, au bénéfice de ses actionnaires et de ses clients».

Le géant de la chimie souligne qu'il va demander à la justice d'imposer à Kolon d'arrêter de produire et de vendre des produits reposant sur les informations obtenues illégalement.

Le groupe avait porté plainte après avoir notamment découvert qu'un ancien employé avait été engagé par Kolon en 2007 et avait transmis plusieurs secrets industriels en sa possession. Michael Mitchell a plaidé coupable et a été condamné en 2010 à 18 mois de prison.

Selon DuPont, Kolon fait parallèlement l'objet d'une enquête des autorités américaines sur cette affaire.