L'espoir s'amenuise encore davantage pour les employés québécois d'Electrolux: les grands patrons de la multinationale suédoise n'ont pas trouvé le temps de rencontrer les représentants du gouvernement, qui devront donc se contenter d'une vidéoconférence, voire d'un simple appel téléphonique.

«On avait demandé aux hauts dirigeants d'Electrolux si c'était possible qu'ils se déplacent à Zurich ou à Davos (à l'occasion du sommet économique du mois dernier) et ils ont répondu qu'ils ne pouvaient pas se rendre en Suisse, alors on ne les a pas rencontrés à ce moment-là», a indiqué mardi Chantal Corbeil, porte-parole d'Investissement Québec, au cours d'un entretien téléphonique.

«C'est sûr qu'on aurait aimé les rencontrer à Davos», a-t-elle reconnu.

D'autres possibilités ont été explorées, mais la haute direction d'Electrolux ne s'est pas rendue disponible pour rencontrer le pdg d'Investissement Québec, Jacques Daoust, ainsi qu'un représentant du syndicat de l'usine de cuisinières de L'Assomption, dont la fermeture a été annoncée pour 2013.

Jolyane Pronovost, porte-parole du ministre du Développement économique, Clément Gignac, a assuré mardi que ces rendez-vous manqués ne signifiaient pas nécessairement qu'il était trop tard pour sauver les installations de L'Assomption, qui emploient 1300 personnes.

«Je ne pense pas que le fait que ça soit au téléphone, ça fasse une différence, a-t-elle affirmé. (...) C'est juste un moyen différent de discuter.»

Le porte-parole du syndicat, Dave Chartrand, est toutefois d'un autre avis.

«C'est sûr que ce n'est pas de bon augure, a-t-il lancé. Moi, j'aime bien mieux faire les choses face à face, surtout quand t'as des demandes assez importantes à présenter. Je pense que le minimum qu'ils auraient pu faire, c'est de nous rencontrer, surtout quand on parle de 1300 emplois. (...) Ça assomme une région au complet, mais ce n'est pas assez important pour rencontrer les gens en personne. Je trouve que c'est un peu froid.»

Aucun plan de relance de l'usine de L'Assomption n'a encore été élaboré, Québec et le syndicat souhaitant d'abord entendre Electrolux leur expliquer les motifs précis de la fermeture annoncée.

«À un moment donné, il faut qu'on sache à quoi s'attendre et qu'on puisse entamer les autres démarches si c'est un non définitif de leur part», a noté M. Chartrand.

Electrolux a annoncé en décembre le déménagement de l'usine de L'Assomption à Memphis, au Tennessee, où le fabricant d'électroménagers s'est fait promettre le versement d'importantes subventions.

Il y a quelques jours, une firme de consultants a écrit à la Chambre de commerce de L'Assomption pour offrir son assistance aux sous-traitants québécois d'Electrolux qui voudraient suivre la multinationale et se relocaliser à Memphis.