Même s'il prévoit que les prochains mois continueront d'être difficiles, le président et chef de la direction du Groupe Canam (T.CAM), Marc Dutil, espère que l'entreprise beauceronne pourra renouer avec la rentabilité en 2011.

«Je pense qu'il nous faudra encore un an avant que la reprise prenne vraiment. On le sent dans les soumissions, on le sent dans la concurrence. On est encore dans la mélasse», a déclaré M. Dutil, mercredi, à l'issue d'un discours prononcé à la tribune de l'Association des MBA du Québec.

Le dirigeant a rappelé qu'au sortir de la récession, en 2009, Canam projetait que la reprise prendrait son envol en 2010. Or, cela n'est pas arrivé et tout indique qu'il faudra attendre jusqu'à l'an prochain, a-t-il affirmé.

Au cours des neuf premiers mois de 2010, l'entreprise a essuyé une perte nette de 900 000$ (2 cents par action), comparativement aux profits nets de 15 millions de dollars (33 cents par action) engrangés pendant la même période de 2009. Les résultats du quatrième trimestre seront publiés à la mi-février.

«2010 a été une excellente année sur le plan des acquisitions et du développement de l'entreprise, mais pour ce qui est de la performance financière, on bâtit pour l'avenir au lieu de récolter, a affirmé Marc Dutil. (...) 2011 va être l'année où on recommence à faire un petit peu d'argent.»

Le fabricant de produits d'acier tire 60% de ses revenus des États-Unis, où l'économie peine à se relever. À cet égard, la force du dollar canadien ne fait rien pour aider.

Le secteur industriel reste particulièrement anémique et il faudra du temps avant que la situation ne s'améliore, estime M. Dutil.

«Avant que l'enthousiasme (d'un industriel) et sa confiance en l'avenir se traduisent par une commande chez nous, il y a au moins 18 mois», a-t-il relevé.

Pour l'instant, Canam fait de bonnes affaires dans les secteurs de la distribution et du commerce de détail, qui sont toutefois moins porteurs pour l'économie.

«L'argent se dépense dans ces investissements-là, il ne se crée pas, a lancé Marc Dutil. (...) Ce ne sont pas des emplois au salaire minimum qui vont développer l'économie, même si ça en prend.»

Heureusement pour Canam, plusieurs projets d'infrastructures sont en cours aux États-Unis et au Canada, ce qui lui permet de compenser la faiblesse du secteur industriel.

L'action de Canam a clôturé à 7,42$ mercredi, un cours inchangé par rapport à celui de la veille, à la Bourse de Toronto.