Le groupe industriel Alstom va supprimer 4000 postes d'ici mars 2012 dans ses activités Power (fabrication de turbines et de centrales électriques), dont 1000 par non-renouvellement de contrats temporaires et «départs naturels», a-t-il annoncé lundi dans un communiqué.

Les 3000 autres suppressions de postes seront menées «avec l'ensemble des mesures d'accompagnement disponibles», écrit Alstom dans son communiqué.

Une centaine de postes sont concernés en France sur 5400 personnes employées par Alstom Power dans l'Hexagone, a indiqué un porte-parole du groupe à l'AFP.

Alstom justifie ce plan de suppressions de postes par «l'évolution de certains de ses marchés».

«En Europe et en Amérique du Nord, il y a eu une chute de la consommation d'électricité et une chute des commandes de centrales neuves», a indiqué un porte-parole, faisant état d'une baisse des commandes de 50% entre 2008 et 2009.

Les suppressions de postes seront ainsi réparties «en Europe et en Amérique du Nord, dont les marchés des équipements neufs des centrales à charbon et des centrales à gaz ont été les plus affectés par la crise», selon le communiqué du groupe.

Les sites industriels les plus touchés «se situent en Suisse, en Allemagne et aux États-Unis».

«D'autres sites entrent également dans le cadre de ce plan, en particulier au Royaume-Uni, en Hongrie, en Norvège et en France», indique le groupe.

La direction générale d'Alstom a remis lundi 4 octobre à son comité de groupe européen «un projet de plan d'ajustement du secteur Power», selon le communiqué.

Selon Denis Jeangérard, délégué syndical CGT d'Alstom, le plan de restructuration concerne «une centaine de postes à Belfort, et plus particulièrement la fabrication des ailettes».

«La manière dont cela a été annoncé est scandaleuse», a dénoncé le syndicaliste. «La question d'une restructuration n'était pas à l'ordre du jour du comité européen et pourtant la direction nous a annoncés ce plan de suppressions de postes», a-t-il pointé.

Un nouveau comité de groupe a été convoqué les 18 et 19 octobre prochains afin de consulter les organisations syndicales sur ce projet, selon un porte-parole d'Alstom.

Le groupe industriel, dirigé par Patrick Kron, emploie 96 000 personnes dans le monde, dont 49 500 dans sa branche Power (une de ses trois branches avec Transport et «Grid»).

Alstom, qui avait frôlé la faillite au milieu des années 2000, a dégagé un chiffre d'affaires et des résultats «record» sur son exercice 2009/2010, avec notamment un bénéfice en hausse de 10% à 1,2 milliard d'euros (1,7 milliard de dollars CAN). Le groupe a toutefois vu ses commandes chuter à cause de la crise économique.

Il a racheté cette année les activités haute tension (transmission) de la division T&D du géant nucléaire Areva pour un coût de de 2,3 milliards d'euros (3,2 milliards CAN).