Mega Brands (T.MB) est en train d'accroître son avantage face à la concurrence en augmentant le nombre de ses jouets fabriqués au pays, une initiative qui lui permet de se soustraire partiellement aux coûts en hausse et aux délais de livraison des usines chinoises, a indiqué mercredi l'entreprise montréalaise à des analystes.

Environ 30 % des jouets de la compagnie - principalement ses gros blocs de construction en plastique - sont produits dans une usine d'une superficie de 72 000 mètres carrés située à Montréal. Le reste provient d'Asie.

En dépit de coûts de main d'oeuvre, d'électricité et de transport croissants, l'Asie demeure le choix le plus populaire parmi les fabricants en ce qui a trait aux jouets devant être décorés ou peints à la main. Mega Brands a dit se pencher sur chacun de ses produits afin de déterminer à quel endroit il peut être fabriqué de la façon la plus rentable.

«Récemment, nous avons confié certains de nos nouveaux produits à notre usine de Montréal», a affirmé le président et chef de la direction de Mega Brands, Marc Bertrand, durant une conférence téléphonique à la laquelle avaient été conviés des analystes pour discuter des plus récents résultats trimestriels de l'entreprise.

L'usine montréalaise fait appel à près de 700 travailleurs à des fins de production. Les installations, qui servent de siège social à Mega Brands, emploient également 250 personnes dans les services de la recherche et du développement, de l'administration et autres.

Le directeur financier de Mega Brands, Peter Ferrante, a indiqué que le fait de fabriquer des jouets en Amérique du Nord avait permis à la société d'éviter une hausse des coûts de plus de 10 % en Chine, ces deux dernières années, et de réduire les délais d'approvisionnement du marché.

«Approximativement 70 % de nos produits sont vendus en Amérique du Nord, alors le délai d'approvisionnement d'un client nord-américain est pas mal plus court à partir d'une usine de Montréal que d'un sous-traitant asiatique», a-t-il fait valoir lors d'un entretien.

Mega Brands est l'un des rares fabricants de jouets nord-américains à compter sur des installations de production en Amérique du Nord, ce qui lui confère un avantage face à la concurrence, compte tenu des hausses de coûts en Asie et des délais de transport provoqués par une pénurie de conteneurs maritimes, a indiqué Gerrick Johnson, de BMO Marchés des capitaux.

Mega Brands a en outre poursuivi sa longue convalescence, après avoir évité de près la faillite, en améliorant ses résultats financiers pour un troisième trimestre consécutif.

Grâce à de meilleures ventes de ses principaux jouets destinés aux garçons, la compagnie a enregistré au deuxième trimestre un bénéfice de 1,2 million de dollars US, ou moins d'un cent US par action, après avoir épongé une perte de 13,3 millions US, ou 36 cents US par action, lors de la période équivalente l'an dernier.

Les ventes de Mega Brands ont bondi de 12 %, étant passées de 70,1 millions US à 78,8 millions US, notamment grâce à la popularité soutenue de produits pour les enfants d'âge préscolaire comme ceux de la gamme Thomas et ses amis.

Le cours des actions de Mega Brands a terminé la séance de mercredi à 47,5 cents à la Bourse de Toronto, sans changement par rapport à la veille.