La perte d'altitude de Pratt&Whitney Canada (P&WC) s'est accélérée au premier trimestre de 2010.

Le motoriste de Longueuil n'a livré que 633 moteurs au cours de cette période, comparativement à 969 au cours du premier trimestre de 2009. C'est une dégringolade de 35%, soit la plus forte diminution enregistrée au cours des deux dernières années.

La haute direction de la société mère de P&WC, United Technology Corporation (UTC), croit toutefois que le motoriste a atteint le fond et que les livraisons recommenceront à augmenter.

«À 633 moteurs, c'est le niveau trimestriel le plus bas que nous devrions enregistrer au cours de l'année, a déclaré le chef de la direction financière de UTC, Greg Hayes, au cours d'une téléconférence hier matin. Nous constatons une augmentation de l'utilisation d'avions d'affaires. Nous croyons donc que les livraisons de moteurs s'amélioreront au cours de l'année.»

«Nous nous attendons à ce que P&WC livre environ 2800 moteurs cette année.»

En 2009, le motoriste avait livré 3144 moteurs. Il faudra toutefois attendre 2011 pour une véritable reprise chez P&WC, a indiqué M. Hayes.

En 2009, le motoriste avait dû annoncer près de 1400 mises à pied, dont plus de 850 au Québec. P&WC devaient effectuer 1250 de ces mises à pied en 2009 et 130 en 2010. Selon une porte-parole de l'entreprise, il n'est pas question d'annoncer une nouvelle vague de mises à pied cette année.

P&WC fabrique essentiellement de petits moteurs pour l'aviation d'affaires, l'aviation régionale et les hélicoptères. De son côté, Pratt&Whitney manufacture des moteurs pour des gros avions commerciaux et pour le secteur de la défense. La diminution des livraisons a été moins dramatique du côté de Pratt: elle a livré 112 gros moteurs pour l'aviation commerciale et 40 moteurs militaires au premier trimestre de 2010, comparativement à 114 et 44 moteurs, respectivement, au cours de la même période de l'exercice précédent.

Les revenus de Pratt&Whitney, qui comprennent ceux de P&WC, ont diminué de 9%, alors que le bénéfice d'exploitation est demeuré stable à 436 millions US.

Les revenus de l'ensemble de UTC ont diminué de 1% pour atteindre 12,1 milliards US au premier trimestre de 2010, ce qui reflète une légère décroissance au sein de l'organisation. Toutefois, le bénéfice net par action a bondi de 19% pour atteindre 93 cents US. Si on ne tient pas compte des coûts de restructuration, le gain est plutôt de 13%. UTC a indiqué que la conversion des devises et les programmes de couvertures des devises chez P&WC étaient responsables d'une partie de cette augmentation, soit 6 cents par action.

«C'est un très bon départ pour l'année, avec de solides performances dans tous nos secteurs d'affaires, dans un environnement difficile mais qui s'améliore», a déclaré M. Hayes.