Le huard a repris de la vigueur, l'aviation civile a continué de battre de l'aile, le secteur énergétique n'a cessé de dépérir. Le secteur militaire a toutefois permis à Héroux-Devtek (T.HRX) de limiter les dégâts au troisième trimestre. Il lui permet également de voir l'avenir avec optimisme.

«Héroux-Devtek demeure bien positionné sur le marché militaire, compte tenu de son portefeuille diversifié de produits, de son bilan solide et de l'équilibre entre la fabrication de nouveaux composants et le service après vente», a déclaré le président et chef de la direction du manufacturier de composantes aérospatiales et de turbines industrielles, Gilles Labbé, au cours d'une conférence téléphonique hier.

Il a ajouté que la production du Joint Strike Fighter, un chasseur qui comporte plusieurs pièces conçues et fabriquées par Héroux-Devtek, augmentera au cours des prochaines années, même si cette augmentation se fera à un rythme légèrement moins rapide que prévu.

M. Labbé s'est également réjoui au sujet des ventes d'hélicoptères CH47 Chinook de Boeing et de la décision de remettre à plus tard la recherche d'un remplaçant à l'avion de patrouille P-3. Héroux-Devtek a décroché l'année dernière un contrat important pour la réparation du train d'atterrissage des appareils P-3 de la Marine américaine.

La possible annulation du programme A400M, un avion de transport qu'Airbus tente de développer, pourrait également avoir des impacts positifs pour Héroux-Devtek. L'entreprise de Longueuil ne participe pas à ce programme, mais elle fabrique des pièces pour des avions concurrents, le C-130J et le C-17.

«Les pays qui s'alignaient pour acheter le A400M n'auront pas beaucoup de solutions de rechange, a lancé M. Labbé. Ce sera le C-130J ou le C-17.»

Les revenus d'Héroux-Devtek ont diminué de 10,4 % au troisième trimestre de l'exercice 2009-2010 par rapport au même trimestre de l'exercice précédent, pour s'établir à 76,7 millions de dollars. Le bénéfice net a chuté de 31,7 %, passant de 5,2 millions à 3,5 millions.

Sans le secteur militaire, ces résultats auraient été pires. En effet, les ventes de ce secteur ont augmenté de 4,6 %, ce qui a permis d'atténuer l'effet de la diminution de 13 % dans le secteur de l'aviation civile et de la dégringolade de 61 % dans le secteur des turbines industrielles pour la production d'énergie.

Dans ce dernier secteur, Héroux-Devtek a tout juste atteint le seuil de la rentabilité, alors que l'entreprise avait réalisé un bénéfice d'exploitation de 1,6 million au troisième trimestre de l'exercice précédent.

«Le marché de la génération d'énergie est demeuré faible, mais nous croyons qu'il a atteint le plancher, a affirmé M. Labbé. Les plus récentes prévisions du département américain de l'Énergie font état d'une reprise de la croissance de la consommation d'énergie de 1,9 % en 2009 et de 2 % en 2010.»

«Même si plusieurs nouveaux projets ont été limités par l'insuffisance des infrastructures de transport d'énergie et un accès relativement restreint au crédit, nous restons engagés envers ce secteur parce qu'il a un potentiel immense, alors que les nations industrielles chercheront à augmenter leurs sources d'énergie propre.»

L'évaluation du dollar canadien a joué un vilain tour à l'entreprise dans l'ensemble de ses secteurs. Héroux-Devtek a affirmé que ces fluctuations avaient eu pour effet de réduire ses ventes de 3,4 millions au troisième trimestre et de diminuer sa marge bénéficiaire brute de 1,8 %.

M. Labbé a d'ailleurs dit s'attendre à ce que la vigueur soutenue du huard, le contexte économique actuel et la faiblesse du secteur énergétique entraîne une légère diminution des ventes pour l'ensemble de l'exercice financier.

Hier à la Bourse de Toronto, le titre de Héroux-Devtek à 5,11$ en baisse de 15 cents.