Le syndicat britannique Unite a estimé mercredi qu'un succès de l'offre hostile de l'américain Kraft (KFT) sur le confiseur britannique Cadbury (CBY) pourrait aboutir à 7000 suppressions d'emplois chez Cadbury et 20 000 chez ses sous-traitants, et a lancé une pétition.

Le syndicat met en cause «la colossale dette de 22 milliards de livres» (37 millions de dollars CAN) qu'aurait Kraft après un tel rachat, selon ses calculs, pour s'inquiéter des économies sur le personnel qui pourraient suivre.

Unite, le plus gros syndicat du pays, se dit «sérieusement inquiet que l'intérêt de l'entreprise, son personnel et son immense chaîne d'approvisionnement soient en danger si Kraft est autorisé à mener à bien son offre hostile».

Le syndicat a fait parvenir à tous les actionnaires de Cadbury mercredi une lettre leur demandant de «mettre les implications d'intérêt public qu'entraînerait la perte de l'indépendance de Cadbury avant l'étroite question du prix de son action».

Il a de surcroît mis sur son site une pétition appelant au maintien de l'indépendance du britannique.

Dans sa lettre, Unite rappelle que Kraft «a supprimé 19 000 emplois et fermé 35 sites entre 2004 et 2008 pour aider à rembourser sa dette, qui a depuis augmenté jusqu'à la somme estimée de 22 milliards de livres».

Unite prévient aussi qu'avec un tel rachat «le contrôle de Cadbury pourrait être déplacé du Royaume-Uni à l'Illinois, mettant en péril 7 000 emplois directs et au moins 20 000 de plus chez les fournisseurs».

Le syndicat observe que «l'énorme portefeuille de Kraft, qui va du fromage à l'épicerie, n'est pas adapté à Cadbury, connu et apprécié comme fabricant de chocolat». Cela risque d'être «dommageable» pour la marque, selon lui.

Jennie Formby, la déléguée de Unite pour le secteur alimentaire, a indiqué dans le communiqué que le syndicat «avait donné à Kraft de nombreuses occasions de fournir des assurances sur l'emploi et l'investissement», mais que Kraft avait décliné ces offres, «ajoutant aux inquiétudes».