Le géant suisse de l'alimentaire Nestlé a annoncé mardi l'acquisition des activités pizzas surgelées aux États-Unis et au Canada de l'américain Kraft Foods (KFT) et rejeté tout intérêt pour un rachat du britannique Cadbury (CBY), au lendemain de la vente de sa participation dans Alcon (ACL).

Après avoir empoché 28,1 milliards de dollars US en vendant sa participation de 52% dans Alcon, Nestlé a réinvesti une partie de ce pactole en achetant pour 3,7 milliards de dollars en numéraire l'activité pizza surgelée de son rival Kraft Foods.

Alors que Nestlé n'était jusqu'à présent que peu présent dans le segment des pizzas surgelées aux États-Unis, le groupe a renforcé sa présence sur ce marché, le plus important au monde avec environ 37 milliards de dollars de ventes annuelles, selon un communiqué du groupe.

Kraft Foods a réalisé l'année dernière un chiffre d'affaires estimé de 2,1 milliards dans cette branche, a précisé Nestlé.

«L'activité pizza surgelée renforce grandement le secteur surgelés de Nestlé en Amérique du Nord», a estimé le directeur général du leader mondial de l'alimentaire, Paul Bulcke.

Cette branche doit générer un bénéfice d'exploitation de 279 millions de dollars et des synergies à hauteur de 7% des ventes d'ici à cinq ans, selon le groupe helvétique, qui s'attend par ailleurs que ce rachat augmente le bénéfice par action dès la première année.

Le groupe de Vevey a également indiqué qu'il n'entendait pas lancer ou participer à une offre publique d'achat sur le confiseur britannique Cadbury, convoité par Kraft Foods, a-t-il souligné dans un communiqué séparé.

À la Bourse suisse, les investisseurs ont mollement accueilli cette opération, le titre Nestlé reculant de 0,29% à 50,80 francs suisses, dans un marché en baisse de 0,61% à 9h10 GMT.

Pour l'analyste de Vontobel, Claudia Lenz, ce rachat «renforce la position de Nestlé sur le marché américain du surgelé».

Les ventes réalisées par Kraft Foods dans ce segment représentent 20% du chiffre d'affaires de Nestlé dans les produits surgelés et 2% de ses ventes totales du groupe, a-t-elle précisé dans une note.

L'annonce concernant Cadbury est quant à elle «conforme» aux attentes, a estimé l'analyste de la Banque cantonale de Zurich, Patrik Schwendimann.

Mais ce dernier se dit «déçu» par le rachat des activités de pizza surgelée, l'analyste ayant plutôt tablé sur une reprise dans les marchés émergents ou dans le secteur de la nutrition.