Le régulateur britannique des fusions-acquisitions a donné mercredi au groupe américain Kraft Foods (KFT) six semaines pour décider de lancer ou pas une OPA en bonne et due forme sur le confiseur britannique Cadbury (CBY), qu'il a proposé de racheter au début du mois.

Le Takeover Panel, qui avait été saisi par le confiseur, a donné à l'américain jusqu'au 9 novembre à 16H00 GMT, pour préciser ses intentions.

Le Takeover Panel a précisé que, conformément à la règlementation boursière britannique, au cas où Kraft Foods renoncerait à déposer une offre publique d'achat sur Cadbury, le groupe américain ne pourrait pas en lancer pendant les six prochains mois.

Il s'agit de la règle surnommée dans la City «put up or shut up» (décide-toi ou tais-toi), qui vise à réduire les incertitudes sur les sociétés menacées par une éventuelle OPA.

Le géant américain de l'alimentation Kraft Foods a proposé au début du mois de racheter Cadbury, via une offre en actions et en espèces valorisant le confiseur à 10,2 milliards de livres (près de 12 milliards d'euros). Cadbury a rejeté aussitôt cette proposition informelle, mais Kraft l'a maintenue et tente toujours de le convaincre de l'accepter.

Ce délai d'un mois et demi va donner du temps à Kraft pour négocier une éventuelle OPA amicale. Les spéculations vont bon train sur un relèvement de sa proposition de sa proposition de rachat, qui lui permettrait de séduire Cadbury.

Dans un communiqué, Cadbury a salué la fixation de cette date-limite par le régulateur, et a confirmé au passage son rejet de la proposition de rachat,

«Le conseil d'administration n'a pas changé d'opinion et réaffirme son rejet de la proposition de Kraft», a indiqué le confiseur.

«Cadbury a une position solide dans le secteur mondial de la confiserie, et le conseil d'administration est confiant dans sa stratégie d'acteur pur et indépendant, et dans son potentiel de croissance», a assuré le président du groupe britannique, Roger Carr.

Vendredi dernier, Cadbury avait déjà confirmé le rejet de l'offre de Kraft, après des propos de son directeur général Todd Stitzer, mal interprétés selon le groupe, qui avaient fait croire que le confiseur avait adouci sa position vis-à-vis de l'américain.