Le groupe alimentaire américain Kraft Foods (KFT) a indiqué mercredi être engagé dans un effort de redressement stratégique qui serait amplifié par l'acquisition convoitée du confiseur britannique Cadbury (CBY) .

«Nous sommes à nous seuls sur une solide trajectoire opérationnelle et financière», a déclaré la PDG Irene Rosenfeld lors d'une conférence d'analystes, mais «la fusion de Kraft Foods et Cadbury est une séduisante occasion stratégique».

Selon le directeur financier Tim McLevish, l'acquisition de Cadbury, qui a rejeté lundi une offre en numéraire et en actions chiffrée à 10,2 milliards de livres (11,7 milliards d'euros), permettrait à Kraft Foods de viser à long terme un rythme de croissance organique de 5%, au lieu de 4%. Et la croissance du bénéfice par action pourrait atteindre entre 9 et 11%, au lieu de 7 à 9% sans l'intégration du confiseur.

Grâce aux efforts de réduction des coûts déjà engagés, Kraft Foods, qui a déjà avalé les biscuits LU en 2007 et se retrouve menacé de dégradation par les agences d'évaluation Moody's et Fitch en raison de ses visées sur Cadbury, s'estime de taille à mener à bien cette nouvelle fusion.

M. McLevish a expliqué qu'il avait pour but de faire descendre le taux des coûts fixe par rapport au chiffre d'affaires à 12,5% en 2011, contre 14% en 2008.

Du côté de Cadbury, a expliqué Mme Rosenfeld, «nous pensons qu'il y a peu de catalyseurs pour créer de la valeur» en préservant l'indépendance du confiseur.

«Nous voudrions continuer à discuter d'une fusion sur une base amicale» et «nous continuerons à évaluer cette occasion», a-t-elle conclu, semblant laisser la porte ouverte à un possible relèvement de son offre.

Lundi, à l'annonce de l'offre, Cadbury avait bondi de plus de 37%, jusqu'à dépasser le prix proposé par Kraft Foods, qui de son côté a cédé 5,9% en séance mardi.