À l'usine Barry Callebaut de Saint-Hyacinthe, on s'inquiète davantage du taux de change que du prix du sucre. Raison: le géant du chocolat en utilise de moins en moins dans ses produits!

«La demande va vers des produits moins sucrés», explique Richard Séguin, directeur de l'usine. On a qu'à penser à l'essor du chocolat noir, porté par sa nouvelle réputation de produit-santé.

Certains industriels de l'alimentation font exactement le chemin inverse. La très mauvaise réputation du sirop de maïs à haute teneur en fructose, un ingrédient sucrant méconnu du grand public, force des fabricants à revoir leurs recettes.

Le sirop de maïs est très présent dans les aliments commerciaux puisque moins cher que le sucre, mais il est devenu un symbole de l'industrialisation de l'alimentation, avec en fond une crise d'obésité.

Peu après être devenue la première dame des États-Unis, Michelle Obama a déclaré publiquement qu'elle ne servira plus d'aliments contenant du sirop de maïs à ses deux jolies fillettes. Plusieurs multinationales de l'alimentation annoncent maintenant le retrait du sirop de leurs produits pour le remplacer par un ingrédient tout à fait naturel... le sucre!

Pepsi a lancé son Pepsi Natural aux États-Unis et son Pepsi Raw en Europe, tous les deux faits avec du vrai sucre de la canne à sucre. Pour eux, la hausse du prix du sucre tombe bien mal. Et elle pourrait changer la donne, estime Richard Oxley, directeur du site de veille sugaronline. «Si ça continue à monter, peu importe les prétentions santé des multinationales, elles vont revenir au maïs!»