Bermex propose de racheter le fabricant de meubles Shermag, en restructuration judiciaire depuis plus d'un an, afin de relancer les activités de l'entreprise sherbrookoise au Québec et au Nouveau-Brunswick.

Le conseil d'administration de Shermag a retenu l'offre d'achat présentée par Bermex, de Maskinongé, en Mauricie, la préférant à une autre proposition considérée à la dernière étape du processus de vente.

Le montant de la transaction demeure confidentiel pour le moment, a indiqué le contrôleur de Shermag, Yves Vincent, du cabinet comptable RSM Richter.

«Notre objectif, c'est de relancer les usines de Shermag», a déclaré le président de Bermex, Richard Darveau, au cours d'un entretien téléphonique, vendredi.

«On est sûrs qu'il y a du potentiel, a-t-il ajouté. Il y a un marché et plus l'économie va reprendre, plus le potentiel va être élevé. Sauf qu'évidemment, on ne rouvrira pas toutes les usines en même temps. Ca va se faire graduellement.»

Shermag compte 13 usines au Québec et une au Nouveau-Brunswick. Une seule de ces installations, celle de la filiale Jaymar située à Terrebonne, en banlieue de Montréal, est encore ouverte. L'entreprise emploie actuellement quelque 250 personnes, contre 1900 à la fin 2007.

Bermex doit acquérir toutes les actions de Shermag et assumer une partie de la dette du fabricant, qui s'élève à quelques dizaines de millions de dollars.

L'acheteur devra présenter un plan d'arrangement qui précisera le pourcentage de leurs dettes que les créanciers pourront récupérer. Ce plan devra être approuvé par ces derniers et par la Cour supérieure du Québec au cours des prochains mois.

Vendredi, le contrôleur a obtenu du tribunal un délai de cinq jours avant que Bermex puisse aller de l'avant, le temps que Shermag obtienne le financement intérimaire nécessaire à la poursuite de ses activités jusqu'au 16 octobre, date à laquelle la transaction devra être finalisée au plus tard.

Un gros joueur

Bermex, fondé en 1983, est spécialisée dans les meubles de salle à manger et de cuisine. L'entreprise compte 13 usines au Québec, toutes exploitées à l'heure actuelle, et emploie 580 personnes. Son chiffre d'affaires a atteint 48,5 millions $ en 2008 selon le journal Les Affaires, ce qui en fait l'un des cinq plus gros joueurs du secteur au Québec.

M. Darveau n'a pas voulu dire ce qu'il comptait faire des activités d'importation de meubles de Shermag à partir de la Chine. La majeure partie des revenus de l'entreprise provient actuellement de la vente de ces produits fabriqués outre-mer, mais dont certains sont encore assemblés au Québec.

Shermag, qui se spécialise dans le mobilier de chambre à coucher, complétera l'offre de Bermex, a indiqué Richard Darveau. Selon lui, les usines de l'entreprise sont en parfait état de marche.

«On a suffisamment de fonds pour garder les usines intactes au moins pour deux ans», qu'elles soient mises en exploitation ou non, a-t-il précisé. Si le redressement devait prendre plus de temps, des usines pourraient toutefois devoir être mises en vente.

Dans son plan de relance de Shermag, étalé sur deux ans, Bermex n'a pas déterminé le nombre total d'employés qui pourraient être rappelés.

«J'espère qu'un jour, on va avoir 3000 emplois, parce que c'est ça qu'il y avait dans les usines auparavant, a affirmé M. Darveau. Mais à quelle vitesse ils vont être créés, Dieu seul le sait, et le diable s'en doute! Ca va dépendre de l'économie.»

Les actions de Shermag, qui n'auront vraisemblablement plus de valeur au terme de la cession, ont cessé d'être échangées à la Bourse de Toronto en avril. Elles valaient alors 2,5 cents chacune.