Le leader mondial des engins de chantier, l'américain Caterpillar (cat) , a annoncé mardi être revenu dans le vert au deuxième trimestre, avec un bénéfice net de 371 millions de dollars, et a relevé ses prévisions de bénéfice par action pour l'année en cours.

Le groupe, qui avait essuyé une perte nette de 112 millions de dollars au premier trimestre, a relevé ses prévisions pour 2009, tout en prévenant que le trimestre en cours s'annonçait encore «très difficile».

Caterpillar a dégagé d'avril à juin un bénéfice courant, hors éléments exceptionnels, de 72 cents par action. Ce chiffre est très supérieur aux attentes du marché, qui tablait sur 22 cents seulement, et a fait s'envoler l'action à l'annonce de ces résultats: le titre prenait 5,92% à 38,82 dollars vers 12h30.

Patrick O'Hare, du site financier Briefing.com, jugeait cependant «déconcertant» l'enthousiasme du marché pour Caterpillar.

La hausse de l'action «entre dans le domaine de l'absurde vu les perspectives de demande qui restent faibles et le fait que le groupe espère une bénéfice par action pour 2009 équivalents à celui qu'il dégageait... en 2002!»

Caterpillar a vu son chiffre d'affaires plonger de 41% sur un an, à 7,97 milliards de dollars, en deçà des anticipations de Wall Street (8,86 milliards).

Alors que recul accusé par le bénéfice net sur un an atteint 66%, le groupe a prévenu que le trimestre en cours s'annonçait «le plus faible de l'année pour les ventes et les bénéfices».

«Il n'est pas impossible que nous ayons une perte au troisième trimestre», a dit le PDG Jim Owens lors d'une téléconférence d'analystes.

En effet, «la demande finale va probablement rester faible» et les revendeurs devraient poursuivre leur déstockage, ce qui poussera le constructeur à prendre des mesures de chômage technique «nombreuses et importantes», plus fréquentes qu'elles ne l'ont été au deuxième trimestre.

Pour l'heure cependant, Caterpillar a préféré saluer les performances de la période avril-juin: «en dépit de l'importante dégradation de nos ventes, notre bénéfice réalisé ce trimestre témoigne (de la célérité) de notre réponse à la sévérité de la récession mondiale», a souligné M. Owens.

Dès les premiers signes du ralentissement économique, le groupe a mis en oeuvre des mesures drastique de restructuration qui l'ont conduit à supprimer 17.100 postes à temps plein et 17.000 postes d'intérimaires depuis fin 2008. Il a notamment engagé un important plan social dans ses usines de l'Isère.

«Selon le climat des affaires, des suppressions d'emploi supplémentaires pourraient être décidées», a précisé le groupe.

«Il existe toujours une importante incertitude économique dans le monde, mais nous voyons des signes de stabilisation dont nous espérons qu'ils constituent la base d'une éventuelle reprise», a ajouté M. Owens, en citant l'évolution des marchés de crédit, les effets des plans de relance -notamment en Chine- et l'augmentation des prix des matières premières, favorable au secteur minier qui est l'un de ses grands débouchés.

Caterpillar, qui avait abaissé en avril ses prévisions de bénéfice pour 2009 à 1,25 dollar par action, a relevé ses attentes et table désormais sur une fourchette plus large, comprise entre 1,15 et 2,25 dollars par action. Le marché anticipe pour sa part 1,48 dollar.

De même, le groupe, qui avait estimé précédemment que son chiffre d'affaires 2009 oscillerait «autour de 35 milliards de dollars», attend à présent des revenus annuels compris entre 32 et 36 milliards de dollars.

«Nous sommes à mi-chemin d'une des années les plus difficiles qu'ait connue l'entreprise au cours de son histoire», a souligné Jim Owens.

Plusieurs analystes pour leur part ont salué la volonté de réduire les stocks en «sous-produisant», plutôt qu'en réduisant les prix.