Après Investissement Québec, c'est au tour de la Société générale de financement (SGF) de se porter au secours de BRP avec un prêt de 50 millions de dollars.

L'entreprise de Valcourt, qui souffre d'une chute de la demande pour ses motos, ses motoneiges et ses motomarines, a déjà reçu 30 millions d'Investissement Québec pour l'aider à traverser la crise.Le prêt de 50 millions accordé par la SGF est la première intervention de la société d'État depuis que son mandat a été élargi par le gouvernement Charest. La SGF doit maintenant aider les entreprises à traverser la crise plutôt que de se limiter à investir dans le capital-actions.

Le prêt consenti à BRP est d'une durée de cinq ans et porte intérêt à un taux qui n'a pas été divulgué. L'aide gouvernementale a été accordée à condition que les actionnaires de l'entreprise, soit la firme d'investissement Bain Capital (50%), la famille Beaudoin (35%) et la Caisse de dépôt (15%), investissent un montant équivalent. Ce qu'ils ont fait au prorata de leur participation respective, a fait savoir hier le porte-parole de l'entreprise, Pierre Pichette.

BRP se retrouve donc avec 130 millions de nouveau capital, dont 80 millions de fonds publics. Cet argent servira à réduire la dette et à garder la tête hors de l'eau en attendant que l'appétit des consommateurs pour ses produits revienne.

«Tout le monde a mis du sien afin de s'assurer que BRP demeure concurrentielle et qu'elle recommence rapidement à croître», a dit son président, José Boisjoli.

Les signes de reprise apparaissent sur les marchés financiers, mais pas encore dans le marché de BRP, selon son porte-parole.

«On est prudents, tout ce qu'on fait, c'est pour devenir une compagnie aussi solide qu'il y a huit mois», a dit hier le porte-parole.

En plus d'aller chercher du financement, l'entreprise a réduit sa production de 30% et licencié plus de 1000 employés.

BRP a fait savoir qu'elle pourrait offrir aux détenteurs d'une créance de 250 millions US de les racheter avant terme pour une partie de sa valeur, ce qui a fait réagir les agences de crédit comme Standard&Poors et Moody's qui ont réduit sa cote.

Ce projet de rachat est toujours dans l'air, a précisé hier Pierre Pichette.

BRP (pour Bombardier Recreational Products) a été vendue par Bombardier en 2003 pour la somme de 1,2 milliard à un groupe d'investisseurs piloté par les héritiers de J. Armand Bombardier, qui avait fondé l'entreprise en 1942.

L'entreprise à capital fermé ne divulgue pas ses résultats financiers. En plus d'être mis à mal par le ralentissement économique, le bilan de BRP souffrira probablement du rappel d'un des ses produits vedettes, le Spyder, construits à Valcourt.

Les 10 000 de ces motos à trois roues vendues aux États-Unis et les 2500 vendues au Canada en 2008 et 2009 devront être rappelées à cause d'un problème dans le système de direction.

Selon la National Highway Traffic Safety Administration des États-Unis, un défaut de fabrication peut faire en sorte que le véhicule ne suive pas la direction voulue par le conducteur.

BRP fabrique ses produits en Amérique du Nord, en Europe et en Chine. L'entreprise emploie plus de 5000 personnes, dont la moitié à Valcourt.