Alors que l'économie continue à rouler au ralenti, CAE (T.CAE) met les gaz avec un programme de recherche et développement de 714 millions de dollars au cours des cinq prochaines années.

Le Projet Falcon, qui portera notamment sur le développement de simulateurs de vol pour de nouveaux types d'appareils, comme la CSeries de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]], permettra au manufacturier de maintenir ou de créer 1000 emplois à Montréal.

 

«Ici, c'est notre coeur, a déclaré le président et chef de la direction de CAE, Robert Brown, en conférence de presse hier. C'est ici que nous faisons l'intégration verticale de nos produits, c'est la source de toutes nos idées pour nos produits.»

Il n'a cependant pas été en mesure de dire combien d'emplois seront créés et combien seront simplement maintenus.

«Ça va dépendre du marché et du nombre de commandes», a-t-il déclaré.

La création d'emplois aura essentiellement lieu du côté de l'ingénierie, parce que le Projet Falcon est un programme de recherche et développement (R&D). Les choses risquent d'être plus difficiles du côté de la production. Le ralentissement économique a des impacts négatifs sur la fabrication de simulateurs dans le domaine de l'aviation civile. CAE tente de minimiser les dégâts en transférant le plus d'employés possible du domaine civil au domaine militaire, qui se porte beaucoup mieux.

«La seule façon de protéger nos emplois et de contrôler notre propre destinée, c'est de continuer la restructuration sur une base continuelle et d'avoir de l'innovation pour être en avant de la concurrence, a affirmé M. Brown. Je suis certain que, dans les prochains mois, les prochaines années, il sera nécessaire de faire des ajustements, mais nous ferons cela pour protéger l'emploi de la majorité des employés ici à CAE.»

Aide fédérale

Le manufacturier de simulateurs bénéficiera d'un investissement de 250 millions du gouvernement fédéral pour mettre en oeuvre le Projet Falcon. Cette somme, accordée en vertu du programme ISAD (Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense), sera remboursable sur un horizon de 20 ans selon un échéancier précis.

«CAE a de très bons antécédents en fait de remboursement», a déclaré le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement.

M. Brown a affirmé que l'entreprise n'aurait pas pu mettre en oeuvre un programme de cette ampleur sans l'aide fédérale.

Il a rappelé que le principal concurrent de CAE, Thales, était détenu en partie par le gouvernement français et que les entreprises américaines bénéficiaient souvent d'imposants contrats militaires. Il a aussi fait valoir que CAE aurait pu implanter le Projet Falcon à l'extérieur du pays.

CAE emploie environ 7000 personnes dans le monde, dont 3500 à Montréal. M. Brown a notamment indiqué que l'entreprise comptait de 150 à 200 ingénieurs à Bangalore, en Inde, des personnes très compétentes qui travaillent à un taux horaire beaucoup moins élevé qu'au Québec. La direction de CAE a quand même choisi Montréal.

«Nous ne sommes pas prêts à faire des compromis, à avoir le travail partout dans le monde, nous avons préféré l'avoir ici, a déclaré M. Brown. En premier lieu, c'est plus efficace, mais ça permet aussi de protéger des emplois, des gens qui ont travaillé à CAE pendant une longue période de temps.»

Le Projet Falcon permettra notamment de mettre au point des simulateurs pour de nouveaux marchés, comme les hélicoptères légers, les biréacteurs d'affaires très légers et les drones (avions militaires sans pilote). L'entreprise vise aussi de nouveaux appareils comme la CSeries de Bombardier.

«Nous faisons de la recherche et du développement dans ce dossier, a déclaré la vice-présidente aux communications de CAE, Nathalie Bourque. Nous discutons avec Bombardier et nous espérons qu'ils vont nous confier le développement et la production du premier simulateur pour cette famille.»

L'action de CAE a augmenté de 23 cents pour clôturer à 7,63$ hier à la Bourse de Toronto, soit un gain de 3%.