Le constructeur automobile américain General Motors (GM) a affirmé vendredi qu'il continuait à préférer se restructurer sans la protection de la loi sur les faillites, alors que le Wall Street Journal affirmait que l'idée d'une faillite faisait son chemin parmi ses dirigeants.

«Contrairement à l'article du Wall Street Journal, GM n'a pas changé sa position sur une faillite», a fait savoir le constructeur dans un communiqué.

«Restructurer nos activités sans procédure judiciaire reste la meilleure solution pour GM et ses partenaires», a fait valoir le constructeur, qui explique que ce n'est que par «prudence» que «la société a analysé divers scénarii de faillite».

«La société croit fermement qu'une restructuration judiciaire (ndlr: sous l'égide de la loi sur les faillites) aurait un coût et représenterait un risque qui seraient énormes, à commencer par une détérioration dramatique du chiffre d'affaires due à la perte de ventes», conclut le communiqué.

Le Wall Street Journal écrivait vendredi que les dirigeants de GM seraient désormais prêts à envisager l'option de la faillite, à condition que la réorganisation du groupe soit financée par le gouvernement.

Le groupe a déjà reçu une aide fédérale de 13,4 milliards de dollars depuis décembre, ce qui lui a permis de repousser de quelques mois le spectre d'une crise de liquidités.

L'avantage d'une faillite avec aide gouvernementale, expliquait le quotidien, serait qu'une restructuration dans ces conditions puisse être plus rapide que si GM poursuivait son plan de redressement seul, car plusieurs éléments clés des concessions demandées aux partenaires --syndicats, créanciers, fournisseurs-- seraient négociés à l'avance, sous la supervision de Washington.

GM pourrait connaître seulement «60 jours de chaos» pour cette restructuration, avant de sortir du régime des faillites, selon le journal. Sans aide gouvernementale, le processus de faillite pourrait durer plusieurs mois, voire plusieurs années.

Mais GM a répété à plusieurs reprises depuis l'automne qu'il préfère se restructurer seul avec une aide financière de l'Etat plutôt que de se restructurer sous le régime des faillites --dit chapitre 11--, avertissant qu'une telle option aurait des conséquences désastreuses sur ses ventes, déjà en chute libre, et en termes d'emplois.

Le constructeur avait rapporté jeudi, dans son rapport annuel, les conclusions de ses auditeurs, faisant état d'un «doute substantiel» sur sa survie.

Il y a même évoqué la possibilité d'une liquidation pure et simple, dans l'hypothèse où il n'obtiendrait pas la rallonge demandée à Washington --jusqu'à 16,6 milliards de dollars-- et continuerait de ne pas pouvoir accéder au marché du crédit.

Les spéculations se multiplient sur l'avenir de GM et de son concurrent plus petit Chrysler, lui aussi bénéficiaire de l'aide gouvernementale.

Le groupe de travail constitué par le président américain Barack Obama pour piloter le dossier de l'automobile était réuni vendredi à Washington. Le Trésor avait souligné jeudi qu'il restait en quête d'une solution «sensée» pour le secteur, se disant «parfaitement conscient des défis qui se posent au secteur automobile».