Le rachat d'Anheuser-Busch a pesé en 2008 sur le profit du numéro un mondial de la bière, AB Inbev, qui table toutefois sur des synergies plus fortes que prévu et veut réduire son endettement cette année.

AB Inbev est né mi-novembre d'une fusion à 52 milliards de dollars US entre le belgo-brésilien Inbev (marques Stella Artois, Beck's) et l'américain Anheuser-Busch (Budweiser).Il a dégagé un bénéfice annuel de 1,288 milliard d'euros (2,08 milliards CAN), en baisse de 41% sur un an. L'essentiel de la baisse est concentré sur le quatrième trimestre, durant lequel la fusion a été bouclée et où le bénéfice a fondu à 49 millions d'euros, contre 900 millions sur la même période un an plus tôt.

Les comparaisons sont compliquées par la consolidation dans les comptes des résultats d'Anheuser-Busch pendant les six dernières semaines de 2008.

Le chiffre d'affaires a atteint 16,102 milliards d'euros, dont 5,247 milliards au quatrième trimestre.

Comparé aux résultats d'Inbev en 2007, cela représente une progression annuelle de 11,6% et trimestrielle de 35%. À périmètre comparable, les hausses sont respectivement de 3,4% et 4,4%.

«Le processus d'intégration a progressé rapidement», se félicite néanmoins AB Inbev dans son communiqué. «Nous sommes à présent suffisamment confiants pour augmenter les projections de synergies initialement prévues», à 2,25 milliards de dollars US contre 1,5 milliard initialement.

Les synergies se montaient déjà à 250 millions en 2008, et devraient atteindre 1 milliard cette année, estime AB Inbev.

Le groupe a déjà annoncé début décembre la suppression d'environ 6% de ses effectifs totaux aux États-Unis, et des restructurations sont en préparation dans plusieurs pays, notamment en Grande-Bretagne.

AB Inbev veut aussi réduire sa dette, qui a été creusée par l'achat d'Anheuser-Busch financée en grande partie à crédit.

Le groupe va vendre au moins 7 milliards d'actifs cette année. Il a déjà annoncé une réduction à 7% de sa participation dans le brasseur chinois Tsingtao, dont il va céder environ 20% au concurrent japonais Asahi pour 667 millions. Les activités américaines de la filiale Labatt va pour sa part être rachetée par un fonds d'investissement.

AB Inbev veut aussi réduire ses dépenses d'investissement d'au moins 1 milliard.

«Conformément à nos engagements de désendetter la société», le dividende versé aux actionnaires sera de seulement 0,28 euro par action, contre 2,44 euros l'an dernier.

En outre, le directeur général Carlos Brito et la plupart des membres du comité de direction «ne recevront pas de bonus cette année», car «les objectifs n'ont pas été atteints en 2008».

Outre le financement du rachat d'Anheuser-Busch, le groupe a aussi été confronté l'an dernier à des pressions sur les coûts de ses matières premières (énergie, céréales).

En volumes, AB Inbev a vendu l'an dernier 242,1 millions d'hectolitres de bière, soit une baisse à périmètre comparable de 1,18%.