Le conglomérat américain General Electric (GE), attaqué en Bourse depuis plusieurs jours, a affirmé mercredi qu'il était bien capitalisé et a démenti des rumeurs de marché sur un éventuel besoin de «lever des capitaux à court terme», qualifiées de «pure spéculation».

Un des vice-présidents du groupe s'exprimant dans une lettre ouverte aux investisseurs a précisé que le groupe avait mené un test de résistance qui avait démontré sa capacité à absorber des pertes potentielles à venir, en particulier dans les activités financières.

«Nous prévoyons de présenter le résultat de ces tests lors de la présentation de nos résultats» trimestriels, le 17 avril, a précisé Trevor Schauenberg dans cette lettre.

«Dans l'éventualité inattendue où (la filiale financière) GE Capital aurait besoin de fonds supplémentaire, nous avons plusieurs possibilités de répondre à ce besoin sans lever de capitaux extérieurs», a-t-il précisé.

General Electric, reflet de l'économie américaine par la diversité de ses activités, de la fabrication d'ampoules aux médias, perdait 9,42% à 6,35 dollars vers 17H30 GMT à la Bourse de New York.

C'était la quatrième séance de baisse consécutive pour le groupe, qui a annoncé vendredi qu'il divisait par trois son dividende, le faisant passer de 31 à 10 cents.

«Il y a beaucoup d'inquiétude sur le risque qu'ils perdent la notre AAA (ndlr: la note maximale attribuée par les agences d'évaluation financière comme Moody's et Standard and Poor's), et que ça ressemble beaucoup à ce qui s'est passé avec d'autres (institutions financières) qui ont eu des ennuis», a expliqué l'analyste Mace Blicksilver, chez Marblehead Asset Management.

«Les gens ont perdu trop d'argent avec les Citibank et AIG du monde, ils ne veulent pas avoir un problème supplémentaire», a-t-il ajouté.

Pour sa part l'analyste Gregori Volokhine, chez Meeschaert New York, a expliqué que les titres reposant sur la dette de GE (les CDS) «s'échangent comme si c'était une compagnie avec de gros problèmes financiers».

GE, dont les activités vont de la fabrication d'ampoules à la distribution de crédits, en passant par les centrales électriques, les moteurs d'avions et la télévision (NBC), était confronté à un dilemme après la chute de 22% de son bénéfice annuel, qui s'est établi à 18,7 milliards de dollars: satisfaire ses actionnaires ou préserver sa solidité financière.

Standard and Poor's avait salué vendredi la réduction du dividende, qui permettra d'économiser environ 9 milliards de dollars par an, en annonçant qu'elle gardait sa note AAA pour GE, mais qu'elle maintenait aussi une perspective négative, due essentiellement à l'activité de GE Capital.

«Nous pensons qu'il sera difficile pour GE Capital d"'atteindre l'objectif de 5 milliards de dollars de bénéfices fixé par la direction pour 2009, cependant nous pensons toujours que GE Capital fera mieux que la plupart de ses homologues», avait précisé l'agence.