Le fabricant de vêtements de sport Gildan (T.GIL) a affirmé mardi que ses perspectives à long terme étaient bonnes même si le ralentissement économique finissait par couler son client le plus important.

D'autres en paraissaient moins certains. Le cours des actions de l'entreprise montréalaise a en effet chuté de plus de huit pour cent, mardi, après qu'une analyste eut soulevé des doutes quant à l'avenir du distributeur américain de vêtements de sport Broder, qui représente près du quart du chiffre d'affaires de Gildan.

La société serait affectée de façon négative par une réorganisation, voire une faillite, de Broder, a estimé l'analyste Jessy Hayem, de TD Newcrest.

D'ici à ce que la situation de Broder ait été réglée, les actions de Gildan risquent de poursuivre leur glissade, a écrit Mme Hayem dans un rapport.

Mais une fois terminées les nouvelles négatives, Gildan sera en position d'effectuer des gains à long terme, l'entreprise continuant d'accroître sa part de marché, a-t-elle ajouté.

Laurence Sellyn, directeur de l'exploitation et des finances de Gildan, est allé encore plus loin.

«Peu importe ce qui arrive à quelque client que ce soit, nous sommes très bien positionnés pour faire face à toute éventualité et sortir du ralentissement économique en très bonne santé», a déclaré M. Sellyn.

À la Bourse de Toronto, mardi, le cours des actions de Gildan a terminé la journée à 8,47 $, en baisse de 80 cents, soit 8,63 pour cent, par rapport au taux de clôture de la veille.

Broder représente 23 pour cent des revenus totaux de Gildan et 30 pour cent de ses ventes en gros. Gildan est également le plus important fournisseur de Broder.

Broder est le plus important distributeur américain de vêtements de sport et d'accessoires de sport, avec des revenus de 940 millions $ US et une part de marché de 25 à 30 pour cent. Il est la propriété de Bain Capital depuis 2000.

Broder risque de se placer sous la protection de la cour aux États-Unis en vertu du Chapitre 11 de la loi sur les faillites, a indiqué Mme Hayem.

Toutefois, le chef de la direction de Broder, Tom Myers, a dit ne rien prévoir d'inquiétant.

«Je ne crois pas qu'il y ait vraiment des chances que le joueur le plus important de l'industrie ne soit plus dans les parages», a-t-il dit.

M. Myers a indiqué que l'entreprise tentait de diminuer de taille et de s'ajuster à l'évolution du marché. Broder a mis à pied 142 personnes, en décembre, et a prévenu que ses bénéfices baisseraient pendant au moins une partie de 2009 en raison d'un recul de la demande.

L'entreprise a jusqu'au 14 avril pour effectuer des paiements partiels sur un remboursement de 225 millions $ US devant être complété le 15 octobre 2010.