L'administration Obama ne nommera pas de tsar de l'automobile chargé de superviser la restructuration des constructeurs nationaux, comme cela avait été envisagé à la fin de 2008, affirme dimanche soir le Wall Street Journal.

L'alternative retenue est la formation d'une équipe qui serait chapeautée par le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, et par Lawrence Summers, le conseiller économique du président américain Barack Obama, selon le quotidien économique qui cite des sources proches de l'administration.Le journal croit savoir que Ron Bloom, ancien banquier d'affaires et conseiller auprès du président du syndicat United Steelworkers (USW) --représentant plusieurs industries du pays-- fera partie de cette équipe d'experts.

L'idée d'un administrateur fédéral, ou «tsar», chargé de surveiller la restructuration des trois constructeurs automobiles nationaux General Motors [[|ticker sym='GM'|]], Ford [[|ticker sym='F|]] et Chrysler, avait fait son chemin à l'automne dernier, lorsque les patrons de ces groupes étaient venus à Washington demander plusieurs dizaines de milliards de dollars US en financement public pour éviter une faillite.

Le principe de cet administrateur unique semblait être acquis en décembre, certains membres du Congrès pariant sur une nomination dans les trois mois. Depuis l'entrée en fonction de l'administration Obama en janvier, l'absence de nouvelles sur ce front avait suscité l'inquiétude de certaines parties prenantes dans la restructuration des Big Three, dont le syndicat automobile UAW, à qui les constructeurs veulent imposer plusieurs concessions.

L'équipe qui doit être nommée par l'administration Obama aura le même rôle que ce tsar de l'automobile: s'assurer de la mise en oeuvre des plans de restructuration et de leurs avancées, pour justifier par ailleurs des aides publiques apportées à ces groupes.

Seuls GM et Chrysler seront sous cette supervision, en tant qu'entreprises renflouées par l'État fédéral --13,4 milliards à eux deux. Ford cherche pour sa part à se restructurer sans l'apport de fonds fédéraux.

Cette annonce survient alors que GM et Chrysler doivent faire le point mardi sur leurs plans de restructuration, un étape-clé pour leur avenir car s'ils échouent à convaincre de la pertinence de leurs plans, les sommes avancées devront être remboursées, ce qui laisse peu de marge de manoeuvre autre que la faillite.

Un placement sous le régime américain des faillites (chapitre 11) permet de se restructurer sous conditions et à l'abri des créanciers.