Pratt & Whitney Canada subit aussi les contrecoups de la récession et prévoit abolir 1000 emplois, a appris LaPresseAffaires.com.

Pierre Boisseau, porte-parole du fabricant de moteurs d'avion, confirme: «Nous avons effectivement annoncé à nos employés ce matin que, compte tenu du contexte économique actuel et au même titre que plusieurs de nos clients, nous sommes forcés de réduire notre effectif jusqu'à 1000 employés à travers le monde.»

M. Boisseau précise que l'on ne sait pas encore où et quand les postes seront supprimés, ni l'impact financier prévu. «Ça se fera au cours des prochains mois, ce n'est pas immédiat.» Pratt & Whitney Canada emploie environ 10 000 personnes, dont 5000 à son principal site à Longueuil.

Ce qui est clair, c'est que le sacrifice imposé aux troupes ne se limite pas à la taille de la main-d'oeuvre.

«Nous mettons en oeuvre une série de mesures afin de réduire les coûts et tenter de diminuer les conséquences sur les employés, fait savoir Pierre Boisseau. Ces mesures incluent des journées non rémunérées dans l'année, des vacances à un moment précis de la période estivale, un gel de l'embauche et d'autres programmes. Ceux qui ont des banques de vacances, nous leur demandons de les utiliser cette année.»

Selon une source syndicale, ce seront environ une dizaine de congés non payés qui seront imposés.

Les compressions de l'entreprise découlent des conséquences de la récession, qui touche particulièrement l'aviation d'affaires.

«Tous les acteurs du secteur subissent des baisses de commandes, réduisent leur production, ont mis à pied des employés, dit le porte-parole. Nous sommes aussi contraints de faire cela.»

Pratt & Whitney Canada est aussi présente dans l'aviation régionale, les hélicoptères et les petits aéronefs. Le couperet tombera-t-il là aussi ? «Ces secteurs se maintiennent encore relativement bien. Celui le plus touché est vraiment l'avion d'affaires. Par exemple, chez Bombardier, le turbopropulseur Q400 va plutôt bien. Ce sont des moteurs que Pratt & Whitney fabrique.»

Investissements maintenus

Si les pertes d'emplois font mal à court terme, l'entreprise assure qu'il s'agit d'un moindre mal. «Ça nous permet de sauver des emplois en bout de ligne, affirme M. Boisseau. Il faut rester une compagnie forte et sortir de ce ralentissement le plus rapidement possible. Nous sommes en bonne santé financière mais nous prenons une décision nécessaire.»

Il ne faut toutefois pas s'attendre à un coup de hache dans les projets reliés à la Cseries, ajoute le relationniste. «Ce qui est important, c'est de maintenir nos investissements dans les nouveaux programmes et dans la recherche et développement. Nous maintenons aussi notre investissement dans le nouveau centre aérospatial à Mirabel, annoncé il y a quelques mois.»