Le conglomérat américain General Electric a laissé planer un doute vendredi sur le paiement d'un dividende pour la seconde moitié de l'année, en soulignant que sa priorité était de conserver des marges de sécurité dans une conjoncture très dégradée.

Dans un communiqué, le PDG Jeffrey Immelt a souligné qu'il allait continuer «à évaluer le niveau du dividende pour la seconde moitié de 2009 en prenant en compte des incertitudes croissantes sur l'économie (...), l'augmentation du chômage et les annonces récentes des agences de notation».

L'agence Moody's Investors Service avait annoncé fin janvier qu'elle réfléchissait à la possibilité de retirer au conglomérat sa note «Aaa» - la meilleure possible dans sa classification - en raison des difficultés de ses activités financières. Sa rivale Standard & Poor's avait pour sa part confirmé sa note, mais en l'assortissant d'une perspective négative, ce qui implique qu'elle n'excluait pas de pouvoir l'abaisser à moyen terme.

«Notre priorité», a ajouté M. Immelt dans un communiqué, «est de conserver la compagnie en sécurité dans l'environnement actuel et d'investir dans des opportunités de croissance intéressantes».

M. Immelt apportait ces précisions à l'occasion de l'annonce de la prochaine mise en paiement d'un dividende trimestriel de 0,31 dollar. Ce dividende, qui sera versé le 27 avril, porte la rémunération des actionnaires à 0,62 dollar pour le premier semestre.

Une réduction, voire une suppression du dividende au second semestre permettrait au groupe d'économiser des fonds propres. Il rassurerait ainsi les agences de notation et lui permettrait d'espérer conserver son «AAA», une note exceptionnellement attribuée à une société industrielle.

General Electric est la société américaine qui verse globalement le plus gros dividende à ses actionnaires. Sur la base d'une rémunération annuelle de 1,24 dollar, il devrait y consacrer 13 milliards de dollars en 2009, à comparer à un résultat net de 17,4 milliards en 2008.

Selon Standard & Poor's, le montant des dividendes versés par les plus grandes sociétés américaines, qui entrent dans la composition de l'indice S&P500, devrait diminuer de 13,3% en 2009, ce qui serait sa plus forte chute depuis 1942.

Trois quarts d'heure avant la clôture de Wall Street, l'action General Electric voyait sa progression ramenée à 0,69%, à 10,925 dollars.