Un accord commercial avec la Chine pourrait être conclu en marge du G20 en fin de semaine en Argentine où le président Donald Trump multipliera les entretiens bilatéraux avec plusieurs dirigeants, a annoncé mardi la Maison-Blanche.

Le président Donald Trump a toutefois menacé d'annuler sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine en raison de la crise avec l'Ukraine.

Avec la Chine, « le président estime qu'il y a une bonne chance de conclure un accord et il est ouvert à cette possibilité », a expliqué Larry Kudlow, principal conseiller du président américain peu avant une réunion au sommet très attendue entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping à Buenos Aires.

Il a toutefois souligné qu'un tel accord était toujours soumis à certaines conditions : la protection de la propriété intellectuelle, la levée des barrières tarifaires et non tarifaires ou encore le transfert forcé de technologie d'entreprises étrangères installées en Chine.

Selon M. Kudlow, les grands partenaires commerciaux des États-Unis, qui déplorent eux aussi des pratiques commerciales déloyales de la Chine, apporteront leur soutien à la position américaine à Buenos Aires.

Si aucun accord ne devait être trouvé, le président accroîtrait la pression sur Pékin par le biais de tarifs douaniers, a expliqué le conseiller économique, rappelant les propos tenus par Donald Trump dans un entretien au Wall Street Journal et publiés lundi.

M. Trump avait affirmé que le gel de la hausse, prévue en janvier, de taxes douanières sur 200 milliards de dollars de produits importés de Chine était « hautement improbable ».  

Il a également réitéré sa menace d'imposer des taxes supplémentaires sur les 267 milliards de dollars de produits chinois importés aux États-Unis qui, pour l'instant, échappent à la guerre commerciale entre Washington et Pékin.

Outre une rencontre avec Xi Jinping, le président et la délégation américaine auront des interactions avec plusieurs autres dirigeants, dont le président d'Argentine, le président de Russie, le premier ministre japonais et la chancelière allemande, a indiqué de son côté la porte-parole de l'exécutif américain, Sarah Sanders.

Ukraine

Avec Vladimir Poutine, « toutes les problématiques sur les questions de sécurité, de contrôle des armes, les problèmes régionaux » seront évoqués, a précisé le conseiller américain en matière de sécurité nationale, John Bolton.

Mais quelques heures plus tard,  Donald Trump a menacé d'annuler sa rencontre bilatérale prévue avec son homologue russe, en raison de la capture par des gardes-côtes russes de trois bateaux militaires ukrainiens.

Cet incident inédit a accru encore davantage des tensions déjà vives entre les membres de l'OTAN et Moscou.

« Peut-être que je ne ferais pas cette entrevue », a déclaré Donald Trump au journal Washington Post, précisant attendre un compte-rendu de ses conseillers en sécurité nationale, dont les conclusions seront « déterminantes ».

Donald Trump doit s'entretenir également avec les dirigeants turc, indien et sud-coréen, a dit John Bolton.

A la question de savoir si le locataire de la Maison-Blanche allait rencontrer au G20 le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, ce conseiller a répondu « non ». « Le programme des rencontres bilatérales est complet, il déborde », a-t-il déclaré.

Pour autant, Sarah Sanders n'a pas écarté une rencontre informelle avec le Saoudien, alors que l'assassinat de Jamal Khashoggi, un contributeur saoudien du Washington Post, continue de faire des vagues et que certains reprochent à Donald Trump sa réaction trop conciliante.

« Qu'il y ait ou non interaction, je ne vais pas écarter » cette possibilité, a-t-elle nuancé.

Le G20 pourrait par ailleurs être l'occasion de signer officiellement le nouveau traité de libre-échange nord-américain, qui lie les États-Unis, le Canada et le Mexique et qui doit remplacer le texte ALENA, en vigueur depuis 1994.

« Cet accord (États-Unis-Mexique-Canada ou AEUMC) sera signé en Argentine », a ainsi assuré Larry Kudlow.

Côté canadien, un haut responsable du gouvernement de Justin Trudeau a indiqué, avec prudence, que les trois pays nord-américains « envisagent une signature le 30 novembre », mais que « le toilettage du texte final se poursuit ».

Avant la signature de cet accord annoncé le 1er octobre, Ottawa souhaitait la levée des taxes douanières américaines sur les importations d'acier et d'aluminium.  

Interrogé à ce sujet, le haut responsable canadien a botté en touche, tandis que Larry Kudlow n'a pas mentionné mardi l'éventuelle levée de ces tarifs douaniers en vigueur depuis le 1er juin au nom de la défense de la sécurité nationale américaine.