À moins de deux semaines des élections de mi-mandat, l'économie américaine a affiché une croissance robuste au 3e trimestre, même si elle a marqué le pas par rapport au trimestre précédent, en raison notamment des tensions commerciales.

L'économie des États-Unis a progressé de 3,5 % en rythme annuel au 3e trimestre, selon la première estimation du département du Commerce publiée vendredi.

Même si cela représente un ralentissement par rapport au trimestre précédent, qui avait inscrit un plus haut en quatre ans à 4,2 %, la progression du Produit intérieur brut (PIB), soutenue par une forte consommation, est supérieure aux prévisions des analystes.

Ceux-ci misaient sur une expansion de 3,3 %.

À 3,5 %, la croissance du 3e trimestre est la deuxième plus forte depuis quatre ans, après celle du 2e trimestre 2018.

Alors que les Américains votent aux élections législatives le 6 novembre, ce rythme soutenu va renforcer les arguments du président Donald Trump, qui a massivement stimulé l'économie grâce à des réductions d'impôts notamment envers les entreprises.

Bien que l'allure de l'expansion ait marqué le pas et que le président ait clamé cet été pouvoir faire caracoler l'économie à un rythme de 5 %, la performance du 3e trimestre tient les promesses de la campagne présidentielle.

Dépasser les 3 % d'expansion était l'un des objectifs de la campagne de 2016 et Donald Trump va sans doute y parvenir cette année.

La Fed a d'ailleurs relevé récemment sa projection de croissance annuelle à 3,1 % alors que depuis la crise financière il y a dix ans, la reprise a été la plus poussive de l'histoire.

Wall Street, plombée par des résultats d'entreprises décevants avec Google et Amazon notamment en pleine crise de volatilité, a ignoré la croissance et restait dans le rouge vendredi.

« D'une façon générale, l'économie des États-Unis continue de montrer de la résilience, car elle est supérieure à 3 % sur douze mois, son rythme le plus fort depuis trois ans », a souligné Greg Daco économiste pour Oxford Economics.

Forte consommation

De juillet à septembre, les tensions commerciales et une baisse des exportations des biens américains (-3,5 %) - notamment du soja frappé par les représailles tarifaires chinoises - expliquent le ralentissement par rapport au 2e trimestre.  

Autre facette de la médaille, les importations, qui représentent un coût pour le PIB, ont paradoxalement fortement augmenté (+9,1 %) malgré les taxes douanières. En achetant plus, les importateurs semblent avoir anticipé en juillet et août la deuxième salve de tarifs sur les produits chinois imposée en septembre.

Mais globalement, c'est la consommation des Américains, locomotive traditionnelle de la première économie mondiale, qui a tiré l'expansion du 3e trimestre.

Les dépenses des consommateurs ont avancé de 4 %, un sommet en presque quatre ans, ce qui a compté pour 2,7 points dans la croissance.

Les Américains se sont rués sur les biens de consommation et les voitures.

Du côté des entreprises, à part un bond dans les droits de propriété intellectuelle, un des chevaux de bataille de l'administration Trump, les investissements des entreprises ont un peu calé.

Le marché immobilier aussi fait mauvaise figure, chutant de 4 %, la pire performance depuis plus d'un an, dans le sillage des hausses de taux d'intérêt qui renchérissent le coût des crédits immobiliers.

Point positif pour le PIB, les industriels ont massivement reconstitué leurs stocks contribuant pour 2,07 points à la croissance tandis que la détérioration du commerce a au contraire coûté 1,78 point de croissance.

Les dépenses publiques sont restées soutenues (+3,3 %), tirées par celles de la défense (+4,6 %).

Le gouvernement publiera le 28 novembre une estimation révisée du PIB qui a donc totalisé en rythme annuel 20 659 milliards de dollars.