Le président américain Donald Trump s'est insurgé jeudi sur Twitter contre l'amende record infligée par l'Union européenne à Google, martelant qu'il ne tolérerait plus que l'Europe «profite» des États-Unis.

«Je vous l'avais dit!», a tweeté le locataire de la Maison-Blanche. «L'Union européenne vient d'imposer une amende de Cinq Milliards de Dollars à l'un de nos formidables groupes, Google», a-t-il ajouté. «Ils ont vraiment profité des États-Unis, mais cela ne va pas durer!».

L'UE a infligé mercredi une amende de 4,34 milliards d'euros (5 milliards de dollars US) à Google pour abus de position dominante.

Il est reproché au groupe américain d'avoir utilisé Android, son système d'exploitation de smartphone utilisé par 80% des appareils en Europe et dans le monde, pour asseoir la suprématie de son service de recherche en ligne.

«Google a utilisé des pratiques illégales pour cimenter sa position dominante dans la recherche sur internet», a expliqué la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, depuis Bruxelles.

Ce nouveau conflit entre les responsables politiques européens et l'une des plus grosses entreprises américaines intervient alors que les conflits se multiplient entre les États-Unis et l'Union européenne, sur des sujets comme le commerce et l'OTAN.

C'est dans ce contexte tendu que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, rencontrera le président Trump à Washington le 25 juillet avec l'objectif de désamorcer le conflit commercial qui menace de s'aggraver.

Donald Trump a récemment estimé que l'UE était un «ennemi» des États-Unis sur le plan commercial.

Après des droits de douane punitifs imposés en juin sur l'acier et l'aluminium européens, le président républicain se dit désormais prêt à taxer les importations américaines de voitures produites dans l'UE.

En représailles, Bruxelles a décidé de lourdement taxer une liste de produits américains emblématiques, comme les jeans, les motos Harley-Davidson et le beurre de cacahuètes.

Farouchement opposé au système européen, Donald Trump a récemment conseillé à Theresa May de poursuivre l'UE en justice pour réussir le Brexit, de l'aveu même de la première ministre britannique.

Depuis son arrivée au pouvoir, son administration remet en cause le modèle du multilatéralisme sur lequel s'appuyaient traditionnellement les États-Unis, aussi bien dans les secteurs politique qu'économique.

«Nous n'aimons pas les palabres infinies, nous préférons les actions bilatérales pour négocier. Les réunions multilatérales prennent beaucoup de temps et nous sommes animés d'un sentiment d'urgence», avait assené en mai le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross.