Martin Shkreli, le «Pharma Bro» reconnu coupable de fraude boursière, devra se départir de plus de 7,3 millions $ US en actifs - ce qui comprend son fameux album inédit du Wu-Tang Clan.

La juge américaine Kiyo Matsumoto a rendu cette décision lundi à propos de M. Shkreli, qui est toujours en prison, quatre jours avant qu'il ne reçoive sa peine après sa condamnation survenue l'an dernier.

M. Shkreli a été reconnu coupable d'avoir dupé de riches investisseurs sur les fonds d'investissement qu'il gérait, qui n'existent plus aujourd'hui.

Martin Shkreli devra céder l'album Once Upon a Time in Shaolin du Wu-Tang Clan, dont il n'existe qu'un exemplaire, et qu'il s'était vanté d'avoir payé 2 millions $ US. Il devra aussi verser jusqu'à 5 millions $ US en argent comptant dans un compte de courtage.

Il sera aussi forcé de se départir de plusieurs biens de valeur, dont une toile de Picasso, ainsi que d'un autre album inédit qu'il prétend posséder, Tha Carter V, de Lil Wayne.

Les avoirs ne seront pas saisis tant que M. Shkreli n'aura pas eu l'occasion de porter sa cause en appel. Son avocat n'avait pas répondu à l'Associated Press au moment d'écrire ces lignes.

La défense plaidait que M. Shkreli ne devrait rien donner, puisque les investisseurs avaient finalement réussi à faire des profits avec les actions qu'il leur avait cédées.

L'homme de 34 ans s'est fait connaître du grand public pour avoir augmenté considérablement le prix d'un médicament utilisé notamment par les personnes atteintes du sida, et pour sa présence accrue sur les réseaux sociaux.

Dans une lettre envoyée à la juge pour demander la clémence, M. Shkreli a écrit: «J'avais tort. J'étais idiot. J'aurais dû être mieux avisé.»

Il s'agissait d'un changement de ton important pour M. Shkreli, qui a multiplié les formules provocatrices pendant son procès et même après sa condamnation, lorsqu'il était en libération conditionnelle.

La juge lui a retiré sa libération conditionnelle et l'a envoyé en prison en septembre lorsqu'il a écrit sur les réseaux sociaux qu'il verserait 5000 $ à quiconque arracherait une mèche de cheveux de Hillary Clinton pendant la tournée de promotion du livre de l'ancienne candidate démocrate.

La défense réclame une peine maximale de 18 mois de prison. Les procureurs devraient faire leurs recommandations prochainement.