L'administration Trump a affirmé lundi que la réforme des impôts en discussion au Sénat allait générer 1800 milliards de dollars de recettes supplémentaires en 10 ans grâce à une croissance accélérée, selon un rapport.

Dans le même temps, les nouvelles mesures fiscales qui diminuent notamment les impôts sur les sociétés vont aussi engendrer une perte de recettes situées entre 1000 milliards et 1500 milliards sur la même période suivant les hypothèses de calcul, admet ce rapport du Bureau de la politique fiscale (Office of Tax Policy) du Trésor.

Cette étude du Trésor se base sur une prévision de croissance moyenne du Produit intérieur brut (PIB) de 2,9 % par an sur 10 ans, déjà inscrite dans le budget 2018 de l'administration, au lieu de 2,2 % dans les projections précédentes.

Cette différence de 0,7 % annuel équivaut à des recettes supplémentaires de 1800 milliards sur 10 ans, assure le Trésor.

Cette estimation est largement supérieure à celle de la Commission parlementaire conjointe sur la politique fiscale qui juge que le surplus de recettes sera de 408 milliards de dollars sur la même période.

Pour le Trésor, « la moitié des 0,7 % de croissance supplémentaire sera due aux modifications apportées aux impôts sur les sociétés ».

Le taux d'imposition des entreprises américaines devrait en effet passer de 35 % à autour de 20 %. « L'autre moitié sera générée par les changements touchant à la fiscalité des sociétés en noms propres et des revenus individuels ainsi que par les mesures de déréglementation, de réforme de l'aide sociale et de développement des infrastructures », affirme le Trésor.

« Nous reconnaissons qu'il y a des économistes qui prédisent différents taux de croissance », reconnaît le Trésor.

Dans un éditorial au Washington Post l'ancien secrétaire au Trésor démocrate Larry Summers a estimé lundi que l'économie américaine, entre les sommets de Wall Street et un marché de l'emploi très étroit, était « dopée au sucre et que les réductions d'impôts étaient vraiment une mauvaise prescription ».