L'économie américaine, qui tourne à plein régime, a de nouveau affiché de fortes créations d'emplois en novembre et un taux de chômage très bas, à 4,1%, le plus faible depuis 2000.

Les nouvelles embauches ont totalisé 228 000 le mois dernier, dépassant les attentes des analystes qui étaient de 190 000, selon le département du Travail vendredi. Le taux de chômage est demeuré à son plus bas niveau en presque 17 ans.

Ces bons chiffres du marché du travail, alors que l'économie des États-Unis fonctionne presque au plein emploi, garantissent quasiment une hausse des taux d'intérêt directeurs la semaine prochaine lors de la réunion monétaire de la Fed les 12 et 13 décembre.

La Banque centrale américaine veut prévenir la surchauffe et estime qu'un marché du travail très étroit devrait conduire à des hausses de salaires qui risquent de nourrir l'inflation.

Pour l'heure, les augmentations de salaires restent faibles.

La rémunération horaire moyenne a ainsi gagné 5 cents ou près de 0,2% sur un mois en novembre, à 26,55 dollars. C'est tout de même son plus haut niveau de l'année. Sur un an, la hausse des salaires est de 2,5% en novembre contre 2,3% en octobre, à peine au-dessus de l'inflation.

«On ne voit toujours pas les salaires augmenter dans ce pays», a commenté le principal conseiller économique du président Trump, Gary Cohn, se félicitant par ailleurs des bons chiffres. «Nous pensons que la réforme des impôts va aider à tirer les salaires à la hausse», a-t-il affirmé sur la chaîne financière CNBC.

Le Congrès discute actuellement l'adoption de réductions d'impôts, notamment en faveur des entreprises, qui devraient doper les investissements et favoriser les travailleurs, affirme l'administration.

De nombreux économistes doutent de l'opportunité d'une telle relance fiscale alors que la croissance du Produit intérieur brut a atteint 3,3% en rythme annualisé au troisième trimestre et que le taux de sans-emplois est au plus bas depuis 17 ans.

Secteur manufacturier

Le mois dernier, les embauches ont été largement partagées par tous les secteurs avec une mention particulière pour le secteur manufacturier, un des chevaux de bataille du président Trump.

Les industries manufacturières ont ainsi créé 31 000 emplois, un plus haut en quatre mois. Les services aux entreprises (46 000), les services de santé (40 000) et le bâtiment (24 000) ont largement recruté de même que le gouvernement qui, après deux mois dans le rouge, a de nouveau embauché (7000).

«Novembre a été un grand mois pour les travailleurs américains alors que l'économie robuste du président Trump continue de porter ses fruits», a affirmé la porte-parole de la Maison-Blanche Sarah Sanders dans un communiqué.

«Nous sommes particulièrement satisfaits de voir le secteur manufacturier renaître en force, avec 159 000 nouveaux emplois depuis que Donald Trump est président», a-t-elle ajouté.

Le ministère a légèrement révisé en baisse les créations d'emplois d'octobre qui ont finalement rebondi à 244 000 au lieu de 261 000 initialement estimés après 38 000 seulement en septembre, qui avait été un mauvais mois dû à l'impact des ouragans.

Le nombre de chômeurs est resté autour de 6,6 millions et le nombre d» emplois à temps partiel contraints demeure élevés à 4,8 millions. Le taux de chômage des noirs (7,3%) est toujours plus de deux fois plus élevé que celui des blancs (3,6%). Celui des femmes et des hommes est le même à 3,7%.

Ce rapport «montre que la dynamique de l'emploi reste forte (...) ce qui devrait encore faire baisser le taux de chômage» dans les mois qui viennent, ont affirmé les analystes de Barclays Research dans une note.

«Il est quasiment certain que la Fed va relever ses taux d'intérêt à la conclusion de sa réunion monétaire la semaine prochaine», a estimé Michael Pearce de Capital Economics qui table aussi sur quatre hausses pour l'année prochaine, une de plus que ce que la Fed a prévu jusqu'ici.

Les marchés s'attendent à ce que la Banque centrale donne un tour de vis monétaire d'un quart de point de pourcentage mercredi pour porter les taux au jour le jour dans la fourchette de 1,25% à 1,5%.