La présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen a réaffirmé devant le Congrès mercredi que la Fed allait poursuivre sa politique de relèvement graduel des taux d'intérêt alors que la croissance économique a accéléré.

«La croissance économique semble avoir accéléré après son rythme modéré du début d'année», a relevé la patronne de la Fed devant une commission mixte du Congrès sur l'état de la première économie mondiale.

La croissance au 3e trimestre a atteint 3,3% en rythme annuel, selon la deuxième estimation du gouvernement publiée mercredi.

Dressant un tableau plutôt optimiste de l'économie, la présidente sortante, qui sera bientôt remplacée par Jerome Powell, choisi par Donald Trump, a réitéré les perspectives de hausses des taux.

«Je m'attends à ce que, avec des ajustements graduels de la politique monétaire, l'économie continue de croître et le marché de l'emploi se renforce, soutenant une plus vive progression des salaires et des revenus», a-t-elle déclaré.

La patronne de la Fed, dont c'était probablement la dernière intervention devant le Congrès alors qu'elle n'a pas été reconduite par Donald Trump, a assuré les élus qui l'interrogeaient que la Fed «accueillait avec plaisir la croissance».

«Écoutez... la Fed n'essaye pas de brider la croissance», a-t-elle continué en s'animant tout en plaidant pour un relèvement progressif des taux. Elle a averti que «si on laisse l'économie surchauffer, on pourrait entrer dans une situation où il nous faudrait rapidement relever les taux et plonger l'économie dans une récession.»

«On ne veut pas créer les conditions d'un cycle d'expansion et de récession», a-t-elle ajouté.

La patronne de la Fed a mentionné les sommets de Wall Street en notant que «la valorisation des actifs est historiquement forte», mais elle estime que «les vulnérabilités du secteur financier sont modérées alors que le système bancaire est bien capitalisé».

Elle assure que l'inflation basse, qui reste une interrogation pour les économistes, «reflète des facteurs temporaires». Cela laisse entendre que malgré des prix atones, Mme Yellen est favorable à un modeste relèvement des taux d'intérêt lors de la prochaine réunion monétaire des 12 et 13 décembre.

Mais elle admet aussi qu'il «est possible que la basse inflation de cette année reflète quelque chose de plus persistant». Selon l'indice PCE, l'inflation sur un an n'était que de 1,6% en septembre. Le gouvernement publie jeudi le chiffre d'octobre.

Interrogée sur l'impact des projets de réductions d'impôt âprement discuté au Congrès, Mme Yellen s'est dite «très inquiète de la viabilité de la trajectoire de la dette».

Elle a invité le Congrès «à considérer des politiques qui encouragent l'investissement des entreprises (...), améliorent les infrastructures, la qualité du système éducatif et soutiennent l'innovation et l'adoption des nouvelles technologies».

Alors qu'elle sera remplacée par Jerome Powell à la tête de l'institution début février, Mme Yellen, 71 ans, a été saluée, surtout par les élues féminines, comme ayant assuré «une des directions les plus réussies de la banque centrale», selon les mots de Caroline Maloney, une élue démocrate de New York.