La banque allemande Deutsche Bank a invoqué le respect de la vie privée pour refuser de satisfaire la requête d'élus démocrates américains qui lui avaient demandé de faire la lumière sur ses relations d'affaires avec Donald Trump.

«La loi fédérale exige des institutions financières telles que Deutsche Bank qu'elles respectent la vie privée de leurs clients et la confidentialité des informations concernant ces clients» et ce «même si cette personne est un membre du gouvernement ou une personne connue», ont écrit, dans un courrier daté de jeudi, des avocats de Deutsche Bank.

«Si nous cherchons à coopérer, nous devons obéir aussi à la loi», écrivent les représentants de la banque.

Fin mai, cinq parlementaires démocrates avaient écrit une lettre au PDG de la banque, John Cryan, dans laquelle ils affirmaient que «la participation de Deutsche Bank à des opérations de blanchiment d'argent associant principalement des Russes, sa relation peu conventionnelle avec le président (américain), ses violations répétées des lois bancaires américaines, tout cela soulève d'importantes questions».

Les élus américains voulaient notamment connaître les conclusions d'un audit interne de la banque sur les prêts accordés à Donald Trump quand il était à la tête de son empire immobilier, afin de détecter d'éventuelles ramifications russes.

Le FBI enquête sur l'ingérence présumée de la Russie dans l'élection présidentielle et sur une possible collusion entre des membres de l'entourage de M. Trump et Moscou.

Dans leur courrier, les parlementaires rappelaient que Deutsche Bank a été une des seules banques à continuer à prêter de l'argent au groupe de M. Trump après la mise en faillite de plusieurs de ses casinos dans les années 90, aboutissant à des créances aujourd'hui évaluées à 330 millions de dollars.