Une responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed) a estimé mardi qu'il était «raisonnable» de prévoir de nouvelles hausses des taux d'intérêt américains alors que la croissance «devrait rebondir» au 2e trimestre.

«Il est raisonnable de conclure qu'il sera probablement approprié de rendre bientôt la politique monétaire moins accommodante», a affirmé dans un discours à New York, Mme Lael Brainard, gouverneur de la Fed. Le Comité monétaire de la Banque centrale, qui a laissé ses taux inchangés en mai, se réunit les 13 et 14 juin prochains.

Alors que la croissance américaine a un peu marqué le pas au 1er trimestre (1,2% en rythme annuel), «les données suggèrent qu'elle devrait rebondir», a noté cette responsable soulignant aussi que «pour la première fois depuis de nombreuses années», on voyait «des signes d'une expansion économique coordonnée» aux États-Unis et à l'étranger.

Mme Brainard s'est toutefois inquiétée du ralentissement du progrès de l'inflation.

«Si la tension persiste entre les progrès de l'emploi» où le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau en dix ans à 4,4% en avril «et le manque d'avancée de l'inflation, il faudra réévaluer la trajectoire des taux», a affirmé cette responsable, ajoutant qu'il était «prématuré de le faire maintenant».

L'inflation sur un an a ralenti en avril pour le deuxième mois d'affilée, selon l'indice PCE, baromètre favori de la Fed, qui s'est établi à 1,7% sur douze mois au lieu de 1,9% en mars.

Mme Brainard s'est par ailleurs dite favorable à ce que la Fed procède «avant peu» à une réduction des actifs à son bilan.

Évoquant les plans de relance projetés par l'administration Trump, la gouverneure a noté que si ces mesures «avaient le potentiel de doper la demande à un moment où l'économie est déjà au plein emploi», il demeurait «une considérable incertitude sur l'amplitude et le calendrier de ces mesures».