Le vice-président de la banque centrale américaine (Fed) Stanley Fischer a reconnu lundi que la volatilité des marchés financiers, si elle persistait, pourrait affecter la croissance économique des États-Unis.

Dans un discours à New York, le numéro deux de la Réserve fédérale a noté l'accès de volatilité des marchés suscité par «des inquiétudes grandissantes sur les perspectives économiques mondiales, en particulier sur les ajustements structurels de la Chine et les conséquences de la baisse des prix du pétrole et des matières premières».

«Si ces développements devaient conduire à un durcissement des conditions de financement, cela pourrait signaler un ralentissement de l'économie mondiale capable d'affecter la croissance et l'inflation aux États-Unis», a-t-il affirmé.

Dans cette intervention devant le Council of Foreign Relations, M. Fischer a toutefois ajouté que des périodes similaires de turbulences sur les marchés financiers dans le passé n'ont pas laissé «de traces permanentes sur l'économie».

«Nous surveillons de près les développements économiques et financiers internationaux», a-t-il ajouté, répétant le leitmotiv du dernier communiqué du Comité de politique monétaire de la Fed qui, la semaine dernière, a décidé de laisser les taux d'intérêt inchangés.

Il a reconnu que les prix du pétrole et des produits importés «étaient tombés plus bas et pour plus longtemps qu'on ne l'attendait».

Mais une fois qu'ils cesseront «de chuter et qu'ils s'équilibreront, leurs effets sur l'inflation vont se dissiper», a-t-il assuré répétant que l'inflation allait remonter autour de l'objectif de 2% à moyen terme.

M. Fischer s'est gardé de donner une indication sur la trajectoire monétaire: «nous ne savons tout simplement pas», a-t-il lancé précisant que la politique monétaire «serait ajustée à la lumière des événements économiques et financiers». «Il est difficile maintenant de juger des implications de cette volatilité», a-t-il aussi affirmé.

M. Fischer s'est montré plus circonspect que le mois dernier sur les futures hausses des taux, ne répétant pas ce qu'il avait dit, à savoir que quatre hausses des taux d'intérêt en 2016 étaient «dans la fourchette».

La banque centrale américaine a fait une pause dans ses projets de normalisation monétaire fin janvier après avoir relevé modestement les taux à la mi-décembre pour la première fois en neuf ans.

L'agence de notation Standard and Poor's a affirmé lundi qu'elle prévoyait désormais deux relèvements des taux d'intérêt seulement en 2016 et que la Fed n'agirait pas lors de sa prochaine réunion monétaire en mars.

Lors de sa conférence, le vice-président de la banque centrale a aussi laissé entendre que la Fed n'était pas forcément pressée de réduire ses énormes actifs à son bilan, issus de la politique extraordinairement accommodante avec le rachat massif de bons du Trésor et de titres appuyés sur des créances immobilières.

M. Fischer a rappelé que la Fed avait d'autres outils pour agir indirectement sur le crédit via le taux d'intérêt payé par la banque centrale sur les réserves excédentaires des banques ainsi que par des opérations de prises de pension à un jour offertes à d'autres établissements financiers que les banques (RRP ou reverse repo).

Avec ces opérations de repos, la Fed agit auprès des fonds du marché monétaire en rémunérant des prises en pension à très court terme.