La majorité des membres de la Réserve fédérale (Fed) ont estimé fin octobre que les conditions économiques permettant une première hausse des taux d'intérêt américains «pourraient bien être atteintes» en décembre, selon un document publié mercredi.

Au cours de la réunion du Comité monétaire (FOMC) des 27 et 28 octobre, «la plupart des participants» ont jugé que les conditions requises pour un début de normalisation de la politique monétaire «pourraient bien être atteintes d'ici la prochaine réunion» des 15 et 16 décembre. Les inquiétudes sur l'économie mondiale et la volatilité des marchés «ont diminué» même s'il faut encore «les surveiller», indiquent les minutes de la Fed.

Les membres du Comité ont répété qu'après une première hausse des taux, alors que ceux-ci sont proches de zéro depuis la crise financière de 2008, le resserrement de la politique monétaire serait «graduel».

«Le rythme» de nouvelles des taux par la suite sera «plus important» pour les marchés financiers et l'économie que la date de la hausse des taux initiale, ont insisté les responsables de la Fed.

La plupart se disent confiants dans le fait que l'inflation remonte vers l'objectif de 2% que la Fed estime sain pour l'économie alors qu'elle n'est que de 0,2% aujourd'hui.

Ils sont encouragés par «le rythme solide» de la consommation et le lent redressement du marché immobilier.

Ils «prévoient que l'activité économique va croître à un rythme suffisant pour permettre une amélioration du marché de l'emploi». Toutefois, le ralentissement des exportations, notamment «à cause de la faiblesse de l'activité à l'étranger et de l'appréciation du dollar», va handicaper la croissance au deuxième semestre. Du côté de l'inflation, la largesse de l'offre mondiale de pétrole va encore peser «pendant un certain temps» sur les prix de l'énergie.

Au niveau de l'emploi, plusieurs se sont inquiétés du ralentissement des créations de postes en septembre qui s'est avéré temporaire avec un fort rebond le mois dernier.

Deux membres du FOMC se sont montrés moins optimistes, évoquant leurs inquiétudes quant à un relèvement des taux «prématuré». Plusieurs ont même jugé plus prudent d'envisager «des options» pour fournir de nouvelles mesures de politique monétaire accommodantes «si les perspectives économiques devaient s'affaiblir».

Avant la publication de ce rapport qui rend compte de l'état d'esprit des dirigeants de la Fed à la fin du mois dernier, plusieurs responsables de la banque centrale mercredi ont répété qu'ils sont favorables à une hausse des taux «bientôt».

William Dudley, président de la Fed de New York a notamment estimé que «commencer à relever les taux est une bonne chose, pas une mauvaise». «C'est un signe que l'économie retrouve la santé, que la Réserve fédérale s'approche des objectifs de son double mandat qui sont l'emploi maximum durable et la stabilité des prix», a déclaré ce membre permanent du Comité monétaire.

Interrogé sur l'impact économique des attentats à Paris, un autre responsable Jeffrey Lacker, président de la Fed de Richmond, a estimé qu'il était «trop tôt» pour évaluer d'éventuelles conséquences. Il a ajouté toutefois que s'il y avait un impact il serait sans doute «temporaire».