L'annonce de l'entrée au capital et au conseil d'administration de Weight Watchers (WTW) de la vedette américaine des talk-shows Oprah Winfrey a donné un coup de fouet instantané au spécialiste de la perte de poids, qui a bondi en Bourse.

La vedette de télévision, dont la fortune est estimée par le magazine Forbes à trois milliards de dollars, va prendre une participation de 10 % au capital et recevra également des options lui permettant d'acquérir 5 % supplémentaires, selon un communiqué.

Le montant de la transaction atteint 43 millions $US, selon un document transmis au gendarme américain des marchés, la SEC, et publié lundi sur son site.

Le titre Weight Watchers a immédiatement réagi lundi à l'ouverture de la Bourse de New York. En l'espace d'une séance, sa valeur a doublé (+105 %), pour finir à 13,92 $US.

Outre l'entrée au capital et au conseil d'administration, Oprah Winfrey (61 ans) a également décidé d'adhérer au programme d'amincissement de Weight Watchers et de faire part publiquement de son expérience. Elle a démarré le programme il y a deux mois, a indiqué à l'AFP une porte-parole.

Première présentatrice noire à percer à la télévision, Oprah Winfrey a su créer autour de son nom et de son image une véritable marque, à l'influence considérable aux États-Unis.

En plusieurs occasions, elle a donné un élan inégalé à des sociétés dont elle avait présenté les produits à l'antenne ou dans les pages de son magazine.

En février 2013, un simple tweet ventant les mérites de la friteuse ActiFry avait fait progresser de près de 4 % sur une séance l'action du groupe français d'électroménager Seb.

Si elle a construit de toutes pièces un empire autour de son nom, avec notamment une chaîne de télévision (OWN), un magazine (O) et une société de production (Harpo), elle ne s'est jamais impliquée dans les destinées d'une autre société.

Mais la synergie est évidente entre la référence mondiale de la perte de poids et une personnalité qui, en près de quarante ans de carrière, a régulièrement dévoilé ses difficultés à maîtriser son régime alimentaire.

En 1988, elle avait notamment célébré à l'antenne la perte de 30 kg, avant de tout reprendre et d'atteindre 107 kg en 1992 (pour 1,70 m).

La sexagénaire a même lancé son propre programme minceur sur abonnement, baptisé «bestlife», avec le soutien de son diététicien et préparateur physique historique, Bob Green.

Une synergie évidente

Par le passé, Weight Watchers s'est régulièrement appuyé sur des célébrités pour promouvoir ses programmes, notamment sa fameuse méthode des points (à chaque aliment correspond un nombre de points).

Mais il s'agissait principalement d'actrices et de chanteuses, qui n'avaient pas la même aura et le parcours professionnel d'Oprah Winfrey.

«Elle a reçu beaucoup de propositions au fil des années, qu'elle a toujours refusées», a expliqué à l'AFP une porte-parole.

«Weight Watchers est différent parce que la mission de la marque est parfaitement alignée avec ses propres idées. Elle a été séduite par l'efficacité avérée du programme et par les nouveaux projets de développement sur les créneaux de la santé et du bien-être», a-t-on ajouté de même source.

L'arrivée d'Oprah Winfrey chez Weight Watchers est une opération publicitaire bienvenue pour un groupe qui est à la peine.

Le groupe fondé en 1963 par une ménagère new-yorkaise, Jean Nidetch, a vu son chiffre d'affaires reculer de 14 % en 2014, à 1,47 milliard de dollars. Sur les six premiers mois de 2015, le repli s'est accéléré (-21 %).

Le bénéfice a, lui, été quasiment divisé par deux (-41 %) en 2014.

Weight Watchers pâtit, surtout en Amérique du Nord, de «l'évolution de la concurrence, notamment les applications mobiles et les moniteurs d'activité», ces appareils connectés qui permettent à chacun de s'autoévaluer, a indiqué le groupe dans son document de référence 2014.

Selon Weight Watchers, 36 000 réunions se tiennent chaque semaine dans le monde.