L'ancien président de la Réserve fédérale des États-Unis, Ben Bernanke, croit que certains dirigeants de Wall Street auraient dû être emprisonnés pour leur rôle dans la crise financière de 2008 qui a provoqué la Grande Récession.

Des amendes de plusieurs milliards de dollars ont été imposées aux grandes banques et aux firmes de courtage, dans le sillage de l'effondrement économique causé en grande partie par des prêts irresponsables et des opérations sur titres douteuses qui ont fait éclater la bulle immobilière.

Dans une entrevue avec le quotidien USA Today publiée dimanche, M. Bernanke a dit croire qu'en plus des banques et des firmes de courtage, les individus aussi auraient dû être tenus responsables.

Il aurait préféré voir plus d'enquêtes sur les actions individuelles, a-t-il confié. Parce que, «de toute évidence», quelque chose qui s'est mal passé ou qui était illégal a été fait par des gens, et non par une «abstraite firme».

Questionné pour savoir si les coupables auraient dû aller en prison, il a répondu par l'affirmative. Il n'a toutefois nommé personne qui aurait dû, selon lui, être poursuivi.

M. Bernanke effectue une tournée de promotion pour son livre, The Courage to Act: A Memoir of a Crisis and Its Aftermath (traduction libre: «Le courage d'agir: récit d'une crise et de ses conséquences»).

Il en a commencé la rédaction après avoir quitté la Réserve fédérale en 2014. Le livre détaille sa vision de la crise dans laquelle le gouvernement américain a dû prendre en charge les géants hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac et a fourni des centaines de milliards de dollars pour venir en aide aux plus grandes institutions financières américaines.

Dans son livre, que l'Associated Press a obtenu à l'avance, il écrit que les ententes de sauvetage pour les banques et les firmes de Wall Street, payées par les contribuables, étaient extrêmement impopulaires, mais néanmoins nécessaires pour éviter la catastrophe économique.

«Je n'étais certainement pas heureux de renflouer Wall Street et je n'avais aucune raison de vouloir le faire, a-t-il déclaré au USA Today. Mais nous l'avons fait parce que si le système financier s'effondrait, l'économie aurait immédiatement suivi.»