La principale plateforme boursière à Wall Street, le New York Stock Exchange (NYSE), a suspendu mercredi ses échanges pour des raisons techniques pendant près de quatre heures mais les marchés financiers américains ont pu continuer à fonctionner quasi-normalement.

Les échanges ont cessé à 11h32 sur le NYSE, qui a rapidement fait état d'un «problème technique» et a insisté sur son caractère «interne» en écartant l'idée d'une cyberattaque, pour reprendre à 15h10, moins d'une heure avant la clôture prévue de Wall Street.

En dépit de ce dysfonctionnement, la plus longue panne du genre qu'ait connue le NYSE, la Bourse de New York a continué à fonctionner, car les investisseurs utilisent plusieurs plateformes pour échanger des actions. Le Nasdaq, par exemple, n'a connu aucun problème.

Les autorités américaines ont appuyé l'idée d'un problème accidentel, «rien n'indiquant, en l'état actuel des choses, que des acteurs malveillants soient impliqués dans ces questions techniques», selon la présidence américaine. Elle confirmait des déclarations semblables du département du ministère de la Sécurité intérieure (DHS).

Toutefois, le président Barack Obama, a fait part à ses responsables de la sécurité de sa volonté de «continuer à être informé de l'évolution de la situation au cours de la journée», a rapporté Josh Earnest, porte-parole de la Maison blanche.

«Je peux vous garantir que, même les jours où ce genre de questions ne dominent pas les esprits, les autorités font très attention à la nécessité de s'adapter à un cyberespace rempli d'agents malveillants», a-t-il conclu.

Dans le même sens, le département du Trésor, tout en faisant part de son attention à cette panne et sa résolution, a renvoyé la balle au gendarme boursier, la Securities and Exchange Commission (SEC), qui a elle-même dit «surveiller attentivement» la situation de concert avec le NYSE.

Pas de panique

Les dysfonctionnements du NYSE ont été d'autant plus remarqués qu'ils ont eu lieu le même jour qu'une panne touchant la première compagnie aérienne américaine, United Airlines, dont les avions ont été cloués au sol pendant plus d'une heure. Mais les deux évènements semblent avoir été une coïncidence.

Sur le plan financier, la panne du NYSE n'a pas eu l'air d'avoir beaucoup d'effet sur l'orientation de la Bourse de New York, dont les indices les plus regardés, le Dow Jones Industrial Average et le S&P 500, ont continué à évoluer toute la journée.

Selon des résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones a perdu 1,47% à 17 515,42 points et le S&P 500 1,66% à 2046,69 points, notamment affectés par la chute des marchés chinois.

Le Nasdaq, l'indice vedette du groupe éponyme, a baissé de son côté de 1,75% à 4909,76 points.

S&P Dow Jones Indices, le groupe qui gère les deux indices, a précisé s'être tourné vers d'autres plateformes pour calculer leur évolution.

«Actuellement, à peine plus de 15% des échanges se font sur le NYSE», a relevé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. «On a un acteur qui n'est plus central et qui a un problème technique. Ce qui est frappant c'est que ça montre à quel point le NYSE a perdu de sa prééminence.»

«Il y a une dizaine (de plateformes) d'échanges. Il n'y a pas une seule action sur le NYSE qui n'est pas traitée ailleurs, il n'y a pas d'exclusivité», sauf en ce qui concerne les entrées en Bourse, a-t-il précisé. «On peut tout traiter sur le Nasdaq.»

En août 2013, le Nasdaq avait lui-même dû interrompre plusieurs heures ses échanges, et avait, tout en assumant la responsabilité de cette interruption, fait état de problèmes issus du NYSE Arca, ancien ArcaEx, un système électronique géré par le NYSE parallèlement à sa principale plateforme

Néanmoins, le NYSE a précisé mercredi que les opérations du NYSE Arca n'avaient pas été affectées par l'interruption des échanges, et avaient fonctionné normalement.