Le Trésor américain a été contraint de prendre des mesures «exceptionnelles» lui permettant de ne pas atteindre le plafond légal de la dette publique, réactivé lundi après plus d'un an de suspension.

En février 2014, démocrates et républicains avaient accepté de suspendre provisoirement l'obligation pour les États-Unis de maintenir leur dette publique sous un montant maximum fixé par la loi, un mécanisme budgétaire à l'origine de graves crises politiques dans le pays.

Le compromis ayant expiré lundi, les États-Unis sont désormais tenus de ne pas dépasser leur niveau actuel d'endettement, d'environ 18 100 milliards de dollars, tant que le Congrès n'aura pas formellement relevé ce plafond légal.

En attendant, pour se donner un peu de marge de manoeuvre budgétaire, le secrétaire au Trésor américain, Jacob Lew, a annoncé des mesures «exceptionnelles» consistant à limiter jusqu'à la fin juin les investissements dans deux fonds de retraites de fonctionnaires.

«Les fonctionnaires retraités et les employés ne seront pas affectés par ces mesures», a toutefois assuré dans une lettre aux élus M. Lew, exhortant une nouvelle fois le Congrès, dirigé par l'opposition républicaine, à relever le plafond de la dette «aussi vite que possible».

Ces dernières années, les blocages entre l'administration démocrate et les républicains sur ce mécanisme ont fait craindre la menace d'un défaut de paiement américain et ont notamment contribué à la fermeture partielle des services publics («shutdown») en octobre 2013 pendant deux semaines.

À l'été 2011, une précédente impasse politique sur la dette avait conduit l'agence Standard and Poor's à priver le pays de son «triple A».

Un défaut de paiement ne menace toutefois pas immédiatement les États-Unis. Les liquidités en réserve et les «mesures exceptionnelles» devraient permettre de tenir jusqu'en octobre ou en novembre, a récemment estimé le Bureau du Budget du Congrès (CBO).