Les prix à la consommation aux États-Unis ont accusé leur plus fort recul depuis six ans en décembre, selon l'indice CPI publié vendredi par le département du Travail.

L'indice des prix à la consommation a baissé de 0,4 % en données corrigées des variations saisonnières, comme s'y attendaient les analystes.

Ce repli est le plus important depuis décembre 2008, en pleine crise financière. Il reflète principalement la chute des prix des carburants. Hors alimentation et énergie, les prix ont stagné en décembre, ce qui n'est arrivé que deux fois depuis 2010.

En 2014, l'inflation s'est élevée à +0,8 % en données brutes. C'est la deuxième plus faible progression annuelle en 50 ans aux États-Unis, après la très faible hausse des prix de 0,1 % pour l'année 2008, a précisé le ministère.

À 0,8 %, l'augmentation de l'indice des prix en 2014 «est considérablement plus faible que la moyenne annuelle de 2,1 % réalisée au cours des dix dernières années», ajoute le département du Travail.

En décembre, les prix de l'énergie ont continué de baisser pour le sixième mois consécutif reculant de 4,7 %. Les prix de l'essence seuls ont baissé de 9,4 % le mois dernier. Ils ont dégringolé de 22,4 % en six mois depuis juin.

Pour l'ensemble de 2014, l'indice des prix de l'énergie a décliné de 10,6 %, la plus forte chute depuis 2008. Hors alimentation et énergie, l'inflation dite sous-jacente se situe à 1,6 % en données brutes.

En décembre, parmi les secteurs ayant enregistré une hausse des prix figurent les logements (+0,2 %), l'alimentation (+0,3 %), les soins médicaux (+0,5 %). Mais de nombreux secteurs sont aussi restés dans le rouge, comme l'habillement et les véhicules d'occasion (-1,2 %) et surtout les billets aériens (-5 %) affectés par la chute des prix du kérosène.

«Il y a peu de tensions inflationnistes aux États-Unis comme presque partout ailleurs en fait», soulignait l'analyste de BMO Capital Markets Jennifer Lee.

Le ministère du Travail a par ailleurs indiqué que le salaire horaire moyen n'a augmenté que de 0,1 % en décembre, après une hausse de 0,6 % en novembre.

La Réserve fédérale américaine, qui guette une remontée des prix pour normaliser sa politique monétaire ultra-accommodante depuis fin 2008, vise une inflation à moyen terme de 2 %.

Elle se base davantage sur un autre indice des prix associé aux dépenses de consommation (PCE), généralement un peu inférieur au CPI.

Celui-ci n'a augmenté que de 1,2 % en décembre en glissement annuel.