Le numéro 2 de la banque centrale américaine (Fed), Stanley Fischer, a rejeté samedi l'idée que la politique monétaire extrêmement accommodante des États-Unis pourrait être la source de «la prochaine crise financière».

Depuis la récession mondiale de 2008-2009, la Fed a déversé des milliards de dollars dans le circuit financier pour soutenir l'activité et continue de pratiquer une politique de «l'argent facile» en maintenant ses taux directeurs proches de zéro.

«Certains critiques de notre action ont estimé qu'en menant un assouplissement monétaire depuis si longtemps, les États-Unis ont alimenté un boom mondial du prix des actifs et de la croissance du crédit qui pourrait semer les graines de la prochaine crise financière mondiale», a déclaré le vice-président de la Fed lors des réunions d'automne du FMI et de la Banque mondiale.

Selon cette thèse, la fin de cette politique accommodante sera le «déclencheur» des prochains tourments financiers mondiaux.

Le FMI a constaté un accroissement de l'appétit pour le risque sur certains actifs financiers.

«Je suis bien plus optimiste», a toutefois ajouté M. Fischer, assurant que la Fed saura mettre un terme progressif à ses mesures exceptionnelles en communiquant «clairement» ses intentions et sa stratégie.

Selon les marchés, la Fed devrait commencer à relever ses taux à la mi-2015 mais de premières anticipations au printemps 2013 avaient provoqué des mouvements de capitaux hors des pays émergents, déstabilisant leur économie.

Selon M. Fischer, le relèvement des taux de la Fed ne se fera que si l'économie américaine montre de nouveaux signes de rétablissement et devrait donc au final bénéficier au reste du globe.

«Une économie américaine plus forte devrait bénéficier directement à nos partenaires commerciaux étrangers en augmentant la demande pour leurs exportations et peut-être indirectement en dopant la confiance au niveau mondial», a détaillé M. Fischer.

Le vice-président de la Fed a toutefois admis que l'impact de la normalisation monétaire américaine pourrait être plus «chaotique» pour certains pays émergents «vulnérables».